La CGPME paye trop cher une campagne de pub sur les deniers publics

18620442a1c0922390213a9fe1ed1fed312ddc5e.jpg
ôtel Matignon après une rencontre avec Jean-Marc Ayrault le 4 juillet 2013 (Photo : Jacques Demarthon)

[24/09/2013 15:57:03] Paris (AFP) La CGPME a dépensé sans compter 3,4 millions d’euros de fonds publics pour une campagne sur la formation professionnelle, payée à un prix “largement supérieur” à celui du marché, affirme mardi le quotidien Le Monde.

“Entre fin 2008 et fin 2010, la CGPME a dépensé, en toute légalité, pas moins de 3,4 millions d’euros de fonds publics, auprès de l’agence Image et Stratégies, pour une série de campagnes autour d’un site Web dédié à la formation professionnelle”, indique le quotidien en présentant des copies de factures.

“Un prix largement supérieur à ceux pratiqués ailleurs”, précise le journal, qui ironise en citant une déclaration du président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud, sur “la situation des finances publiques” qui “pèse sur le moral des chefs d’entreprises qui se voient chaque jour mis à contribution”.

Contactée par l’AFP, la CGPME n’a pas souhaité réagir mardi à cet article.

Le Monde explique que les adhésions de ses membres ne représentent que 20% des recettes de la CGPME. L’essentiel provient de pourcentages prélevés sur des taxes et versés aux syndicats, notamment par le Fongefor, qui collecte une partie des taxes versées par les entreprises.

Le site concerné, “laformationpro.com”, a été désactivé moins de trois ans après son lancement, précise le Monde.

“Chaque année nous ciblons des priorités” en matière de communication autour de la formation professionnelle, “ce qui explique que le site ait été arrêté”, fin 2011, au profit de la campagne suivante, a expliqué la CGPME au Monde.

Le journal évoque d’autres usages de Fongefor, tels que “l’achat d’espaces publicitaires pour des organisations liées au syndicat… dans les magazines de la CGPME”.

Une pratique qui est “en parfaite conformité” avec l’objet du Fongefor, selon M. Roubaud, cité par Le Monde.

Enfin, le quotidien souligne qu'”en tant que président du syndicat, M. Roubaud ne peut être rémunéré par lui”. “Mais rien ne lui interdit d’être payé en tant que gérant par une filiale” et, “en 2012, la Sodep PME (société d’édition de deux magazines à detination des adhérents) a rémunéré M. Roubaud 137.647 euros brut”, affirme le Monde.