Dette : les taux se détendent dans le sillage des propos de Draghi

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ésident de la BCE Mario Draghi au siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 23 septembre 2013 (Photo : John Thys)

[24/09/2013 16:59:13] Paris (AFP) Les taux d’emprunt ont poursuivi mardi leur détente sur le marché obligataire en zone euro, dans le sillage des propos de Mario Draghi sur la poursuite d’une politique monétaire accommodante.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a ainsi terminé à 1,845% à 18H00 à la clôture (16H00 GMT). Lundi, il avait fini à 1,917% sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Même mouvement pour la France, dont le taux s’est établi à 2,359% contre 2,426% lundi.

Ce mouvement amorcé lundi a pris “de l’ampleur” mardi, “dans la foulée des commentaires de Mario Draghi de la veille”, indique Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a affirmé lundi que son institution était prête à utiliser tout instrument à sa disposition, y compris un nouveau prêt à long terme en faveur des banques (LTRO), si l’évolution des taux d’intérêt le requérait.

Par ailleurs, si le moral des entrepreneurs allemand, mesuré par l’indice Ifo publié mardi, a faiblement progressé en septembre, il reste “en-deçà du consensus”, rappelle M. Regnat pour qui le marché commence donc “peut-être à se dire que la reprise n’est peut-être pas aussi forte”.

S’ils se tournent volontiers vers les dettes de la France et l’Allemagne, considérées habituellement comme des valeurs refuges, les investisseurs ne délaissent pas pour autant les dettes des pays jugés plus fragiles, à l’image de l’Italie et de l’Espagne, pour lesquelles ils ont “un appétit toujours assez important”, juge le stratégiste de Natixis.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Espagne s’est inscrit à 4,276% contre 4,277% lundi, celui de l’Italie à 4,244% contre 4,265% la veille.

Concernant l’Italie, “les marchés considèrent que les risques d’explosion du gouvernement Letta sont relativement faibles”, poursuit M. Regnat.

Selon lui, ces dettes recèlent par ailleurs un potentiel pour les investisseurs, dans la mesure où elles pourraient moins souffrir d’une remontée des taux américains qui suivrait une réduction effective du soutien apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l’économie.

Pour l’heure, la Fed a annoncé qu’elle maintenait son soutien exceptionnel à la reprise économique.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 2,794% contre 2,910% lundi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans reculait à 2,653% contre 2,699% lundi, celui à 30 ans à 3,678% contre 3,725% la veille. Le taux à 3 mois était en hausse à 0,02%.

Sur le marché interbancaire, l’Euribor est resté inchangé à 0,221%, tandis que le Libor a reculé à 0,250% contre 0,251% la veille.