Dette, Vélodrome : la gestion de Marseille sur la sellette

f2b67ffb45e47b5daa9923b904abb3da45d0a1e3.jpg
élodrome à Marseille (Photo : Gérard Julien)

[27/09/2013 06:25:33] Marseille (AFP) La chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur stigmatise dans un rapport la gestion de la ville de Marseille, se penchant notamment sur le montant de la dette, la rénovation du stade Vélodrome ou le temps de travail des agents.

Dans ce document qui doit être rendu public le 7 octobre et dont l’AFP a obtenu copie, l’institution relève en préambule “diverses pratiques irrégulières déjà relevées par le précédent contrôle de 2006”, qui affectent “la fiabilité des comptes de la ville”, gérée depuis 1995 par le sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin.

La chambre régionale, qui avait préconisé il y a sept ans des “réformes structurelles”, épingle de nouveau le fort endettement de Marseille.

Si elle apparaît “globalement peu risquée”, “la dette reste stable à un niveau très élevé, supérieur à 1,8 milliard d’euros. Une situation “préoccupante en raison notamment de l’absence d’autofinancement”, souligne la chambre, estimant que “faute de marge de manoeuvre fiscale (…), la ville continue d’investir au-delà de ses moyens financiers, uniquement grâce à l’emprunt”.

Dette qui, en outre, s’alourdira de 103 millions d’euros en 2014, lors de la mise à disposition du stade Vélodrome rénové.

Un chantier sur lequel la chambre régionale des comptes se montre très critique. Le recours à un partenariat public-privé pour cette opération d’un montant total de 268 millions d’euros se base sur “une analyse sommaire” et “superficielle”, note-t-elle. L’agrandissement de la jauge, portée à 67.000 places, “excède largement les besoins habituels de la ville” (fréquentation moyenne de l’ordre de 50.000 spectateurs en Ligue 1), et “même les impératifs de l’Euro-2016”.

Par ailleurs, “le déséquilibre des relations contractuelles entre la ville et le club de l’Olympique de Marseille (…) s’aggrave encore” au bénéfice du club, selon le document. Ainsi, la nouvelle convention ne prévoit plus qu’une redevance forfaitaire de 50.000 euros par an. “Le stade Vélodrome ne peut plus être mis à disposition du club pour des montants aussi modestes”, estime l’institution qui appelle à “une remise à niveau”.

Autre point abordé, la gestion du personnel (11.556 agents titulaires, 6.000 non titulaires). Les avantages horaires “perdurent”, déplore le rapport, la commune appliquant une durée de 1.567 heures par an, au-dessous de la durée légale fixée à 1.607 heures pour la fonction publique.

La municipalité, qui pourrait faire dans ce domaine une économie de 10 millions d’euros chaque année, maintiendra toutefois cet état de fait, avançant “la spécificité des conditions de travail à Marseille” et les “problèmes sociaux” qu’engendrerait une telle réforme.