éacteur thermique (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[27/09/2013 12:48:30] Paris (AFP) Une start-up française, Oreka Sud, va lancer en octobre le premier logiciel de simulation en 3D du démantèlement d’une centrale nucléaire qui permettra notamment de calculer le budget, la durée et les quantités de déchets produits.
L’outil, baptisé DEMplus, vise à combler l’absence d’outil informatique intégré dédié aux opérations de démantèlement d’installations nucléaires, a expliqué vendredi à des journalistes le PDG et fondateur de la PME, Luc Ardellier.
Ce programme permet de modéliser un projet de démantèlement nucléaire, étape par étape, de l’inventaire des éléments à désassembler à la simulation des interventions humaines ou robotisées à effectuer.
Comme dans un jeu vidéo de simulation, la centrale est reconstituée en détails et l’utilisateur peut déplacer des personnages (ou avatars) pour réaliser virtuellement les opérations, en testant divers scénarios.
Le logiciel calcule aussi les doses radioactives que devraient recevoir les intervenants, un paramètre crucial dans la conduite de tels projets.
Il sera présenté aux professionnels du secteur cet automne, lors d’une série d’événements en France et d’un salon spécialisé à Manchester. Oreka Sud espère décrocher dans la foulée ses premiers contrats.
“Nous avons déjà reçu des marques d’intérêt fort”, et “notre cible principale va être les entreprises qui prennent les marchés” de démantèlement, c’est-à-dire des sous-traitants comme Bouygues, Vinci ou Onet, plutôt que les exploitants de centrales, a indiqué M. Ardellier.
“Rien qu’en France, plus de 10.000 personnes travaillent dans le démantèlement”, souligne-t-il. Il dit viser un chiffre d’affaires d’un millions d’euros en 2014, puis 3 en 2015 et plus de 5 l’année suivante. Parallèlement, l’entreprise, créée en 2010 et qui compte 12 employés, embauchera une dizaine de personnes par an.
Outre la France, Oreka Sud vise en priorité les programmes de démantèlement au Royaume-Uni, au Japon et en Allemagne.
Le logiciel pourrait servir à la rénovation des centrales. Une fonction qui tombe à pic, alors qu’EDF prépare son “grand carénage”, un programme de grands travaux destinés à prolonger son parc nucléaire.
La start-up est d’ores et déjà bien entourée. Elle a levé des fonds cette année auprès notamment du CEA et d’Areva, et a bénéficié de financements publics via entre autres la région Languedoc Roussillon et bpifrance.