Alors qu’Aerolia risquait jeudi 26 octobre une grève sauvage suite à une série de réunions avec les représentants des syndicats pour arriver à un accord toléré par les uns et les autres, Gaby Lopez, président du GITAS (Groupement des industries tunisiennes de l’aéronautique et le spatial), exprime une sérénité que ne ressentent certainement pas les managers d’Aerolia, l’un des plus importants acteurs mondiaux dans la conception et la production de fuselages d’avions équipés.…
La situation sociale explosive d’Aerolia menace le maintien même de l’usine en Tunisie, et d’après certaines sources, un plan B est d’ores et déjà prévu pour relocaliser la production dans le pays d’origine (la France) ou au Maroc où le Roi recevra le président d’Aerolia à l’occasion du Salon de l’Aéronautique qui sera organisé la semaine prochaine.
C’est le remake de l’épisode Bombardier lequel, en phase de signature effrayée par la “révolution” du 14 janvier, a vite fait de relocaliser ses activités au Maroc. Pour Aerolia Tunisie, un préavis de grève a déjà été lancé pour les 11/12 et 13 octobre prochain.
Il est bien évidemment indécent de sous-estimer les efforts des travailleurs, de ne pas les payer à leur juste valeur ou de mépriser leur labeur, mais, d’autre part, il est impératif que syndicats et entreprises trouvent des compromis pour satisfaire les uns et les autres. Car camper pour les uns et les autres sur leurs positions reviendrait à une relocalisation pour le donneur d’ordre et à plus de chômage en Tunisie, et dans ce cas, les travailleurs ne revendiqueront plus des augmentations de salaires mais du travail.
Face au refus total du directeur général d’Aerolia Tunisie de s’exprimer, Gaby Lopez considère pour sa part que parmi la quarantaine de sociétés opérant dans l’aéronautique dans le cadre de leur association professionnelle officielle et qui emploient directement 7.000 personnes et indirectement 2.000 personnes (fournisseurs industriels et de services locaux), très peu d’entreprises ont été perturbées par des problèmes sociaux ou autres depuis le 14 janvier 2011.
«Les volumes de production, le nombre d’emplois et les investissements ont globalement continué à croître. Sur les 40 entreprises du GITAS, une seule a vu ses volumes diminuer et ses effectifs baisser. Les perspectives restent bonnes, et si la stabilité sécuritaire, politique et économique du pays est maintenue, il n’y a vraiment aucune raison pour que les investisseurs actuellement présents changent leurs stratégies. Cette stabilité, fort attendue et souhaitée, attirera d’ailleurs d’autres investisseurs de l’industrie aéronautique et spatiale, qui viendront augmenter et enrichir la supply-chain aéronautique tunisienne», assure M. Lopez.
Pourquoi les membres du Gitas réussissent à maîtriser les troubles sociaux là où d’autres échouent? La question mérite d’être posée..