éaire de Cattenom (Photo : Jean-Christophe Verhaegen) |
[27/09/2013 18:25:59] Paris (AFP) EDF veut amortir son parc nucléaire sur 50 ans au lieu de 40, une demande sur laquelle l’Etat ne s’est toutefois pas encore prononcé, a-t-on appris vendredi de sources gouvernementales.
“L’amortissement sur 50 ans en moyenne des centrales nucléaires est une demande d’EDF. L’Etat ne s’est pas prononcé sur ce sujet”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère de l’Ecologie et de l’énergie, suite à des informations de presse faisant état d’un tel projet.
“Aujourd’hui, seuls l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, NDR) et EDF décident de la prolongation des centrales”, a ajouté cette porte-parole.
Cependant, “le président de la République a souhaité que l’Etat puisse être le garant de la mise en ?uvre de la stratégie énergétique de notre pays et maîtriser la diversification de notre production d’électricité”, et “le rôle de l’Etat sera précisé dans la loi de programme pour la transition énergétique”, a-t-on indiqué de même source.
Interrogé par l’AFP, l’entourage du Premier ministre a confirmé cette position dans les mêmes termes. De son côté, EDF s’est refusé à tout commentaire.
Un tel allongement permettrait à EDF d’améliorer ses profits et donc, par ricochet, d’augmenter les dividendes déjà importants que l’électricien verse à l’Etat, son actionnaire à 84%.
Or, le gouvernement a dit récemment vouloir mettre à contribution financièrement le parc nucléaire pour financer la transition énergétique, et une telle opération comptable pourrait servir cet objectif.
Mais certains opposants au nucléaire, comme le sénateur écologiste Ronan Dantec, ont critiqué par avance tout “deal” qui verrait le gouvernement accepter de prolonger la durée de vie des centrales au prétexte de dégager des ressources supplémentaires pour la transition énergétique.
Un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) en juin avait déjà évoqué l’hypothèse d’une extension de la durée d’amortissement des centrales à 50 ans, faisant bondir le député EELV Denis Baupin, qui avait dénoncé “une tentative de passage en force d’EDF”
Une telle opération pourrait aussi paraître contradictoire avec la volonté du gouvernement de réduire la part du nucléaire dans le système électrique de 75% à 50% à l’horizon 2025. Cet objectif a été réaffirmé solennellement le 20 septembre par le président de la République, François Hollande, lors de la conférence environnementale.
EDF peaufine déjà un plan d’investissement de 55 milliards d’euros d’ici 2025, visant à prolonger de 40 à 60 ans la durée de vie de ses centrales et à améliorer leur sûreté après la catastrophe de Fukushima.