érateur Orange, le 9 septembre 2013 (Photo : Eric Piermont) |
[01/10/2013 15:56:22] Meudon (AFP) La téléphonie mobile de quatrième génération est désormais une réalité, avec la commercialisation des premiers forfaits Bouygues Telecom, et les professionnels, malmenés par une concurrence intense, en espèrent un redressement de leurs marges et de l’emploi.
Le choc de l’arrivée d’un quatrième opérateur (Free Mobile) sur le marché français désormais absorbé, “on se retrouve à nouveau dans une phase de création de valeur et d’emploi”, a déclaré mardi la ministre déléguée à l?Économie numérique et à l’Innovation Fleur Pellerin depuis le Technocentre de Bouygues Telecom à Meudon (région parisienne).
Bouygues Telecom “avait été très impacté par l’arrivée d’un quatrième opérateur”, a rappelé le patron de la société mère Martin Bouygues. “Nous avions besoin de réorganiser l’entreprise et de nous remettre dans une dynamique de conquête”.
Et c’est sur la 4G que l’opérateur fonde de grands espoirs pour redresser ses comptes.
Bouygues Telecom a profité de ce lancement pour annoncer l’embauche de 200 conseillers clientèles en CDI, montrant ainsi que la 4G va permettre de créer de l’activité.
“Les embauches ont déjà commencé, avec 70 personnes embauchées en CDI. De nouveaux services vont émerger et il va falloir faire un effort d’information important”, a expliqué le PDG de l’opérateur Olivier Roussat.
éphane Richard, le 9 septembre 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
La 4G permet d’utiliser un appareil portable, téléphone ou tablette, dans des conditions de confort et de rapidité comparables à celles du câble.
“La 4G est une réalité sur l’ensemble du territoire. Le déploiement est un succès, avec l’ensemble des opérateurs qui investissent dans les infrastructures”, a estimé la ministre.
Les opérateurs se sont lancés dans une course effrénée pour avoir le plus rapidement possible un réseau 4G, et pouvoir proposer à leurs clients des services additionnels.
L’Agence nationale des fréquences a annoncé mardi une hausse de 21% des autorisations de déploiement de sites radio pour la téléphonie mobile 4G au mois de septembre par rapport au mois précédent.
Dans cette course, Bouygues Telecom a une longueur d’avance car il peut d’ores et déjà offrir une couverture 4G à 63% de la population, quand Orange et SFR prévoient d’en couvrir 40% d’ici la fin de l’année.
L’opérateur a en effet obtenu l’autorisation de tirer parti d’une fréquence qu’il utilisait auparavant pour la 2G (voix seule) pour faire passer le très haut débit mobile, un avantage compétitif contesté par ses concurrents.
Mme Pellerin a toutefois indiqué que cette autorisation n’était “pas un cadeau”. “Les conditions financières fixées par le gouvernement ont garanti un traitement équitable au regard des enchères de 2011”, au cours desquelles d’autres fréquences 4G en 800 MHz et 2,6 GHz avaient été acquises pour 3,5 milliards d’euros par les opérateurs, a-t-elle rappelé.
Reste à convaincre le consommateur
à Paris (Photo : Eric Piemont) |
Mais pendant que les opérateurs s’affrontent sur les déploiements, les consommateurs restent relativement insensibles aux offres des opérateurs.
Selon une étude Ipsos pour Prixtel, 74,4% des Français disent ne pas être intéressés par une offre 4G, mettant en avant son prix élevé et une utilité encore à démontrer.
19,9% n’ont pas envie de payer plus cher leur forfait et 27,8% estiment que cette offre ne correspond pas à leurs besoins.
Bouygues Telecom indique que 400.000 de ses 9,8 millions de clients mobiles disposent déjà d’un terminal compatible avec la 4G, mais ne souhaite pas donner d’objectifs de vente précis.
Ses concurrents Orange et SFR comptent eux 250.000 et 400.000 abonnés 4G et visent tous les deux un objectif d’un million d’abonnés à la fin de l’année 2013.