Ce n’était qu’un caillou, mais il a dû provoquer une forte dose d’angoisse, un brin d’émotion mais aussi et surtout un air de soulagement chez les ingénieurs de Carthage Cement, ce 1er octobre 2013. Et pour cause? Un kilo de clinker venait de sortir du four, ce jour-là; premier résultat de quatre ans de travail et 800 millions de dinars d’investissement.
Un événement historique pour la cimenterie puisque c’est le clinker qui fait la qualité de prise, essentiel pour le ciment. «L’usine aurait pu démarrer plus tôt, mais il fallut multiplier les essais. Il fallut également éviter tout les faux-pas, au démarrage de l’usine la plus moderne en Afrique», expliquent les responsables qui ont assisté à la première sortie du clinker qui a commencé vers 20h.
Le staff de Carthage Cement est ainsi été sorti des certitudes de la production pour goûter aux angoisses de la gestion du projet, et au plaisir de sa conception, de sa naissance. Les directeurs de projets redeviendront directeurs d’usine.
Durant notre visite ce mardi, 1er octobre 2013, au site des usines de Carthage Cement à Jebal Ressas, nous avons dû nous rendre compte de la complexité du procédé de fabrication du ciment qui exige un savoir-faire, une maîtrise des outils et des techniques de production, des contrôles rigoureux et continus de la qualité.
En suivant le processus de fabrication de clinker, les matières premières sont parfaitement homogénéisées et séchées lors de l’opération de broyage pour favoriser les réactions chimiques ultérieures afin d’obtenir la farine. Celle-ci peut être introduite directement dans le four sous forme pulvérulente (voie sèche).
Entre l’échangeur et le four, est quelquefois installé un brûleur supplémentaire assurant une «précalcination», c’est-à-dire une décarbonisation partielle qui favorise les réactions ultérieures de clinkérisation et améliore la fiabilité de l’atelier de cuisson.
A l’instar des cimenteries modernes, Carthage Cement est fortement automatisée. Les ordinateurs analysent en permanence les données transmises par les capteurs disposés dans différents points de l’unité de production. De la salle de contrôle, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les techniciens supervisent l’ensemble des phases de la production, de la carrière jusqu’à l’ensachage.
In fine, avec l’entrée en production du clinker, Carthage Cement va assurer la production de 2,5 millions de tonnes de ciment par an, avec l’objectif de doubler sa production dans quelques années.
Diaporama
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