Même lorsque les grandes puissances se résignent face à leurs fiascos et déboires dus à l’échec de leur politique dans la région arabe et principalement maghrébine, elles trouvent des sauveteurs parmi les opportunistes de tous les temps. Ceux qui mangent à tous les râteliers y compris ceux sionistes qui ont concocté le printemps arabe pour renvoyer nos pays dans les méandres du moyen-âge.
Grâce à des communicateurs (complices) tunisiens qui leur ont offert gracieusement un nouveau concept, les Américains comptent lancer l’Islam «DEMOCRATIQUE». La différence? Terminologique sans plus. L’esprit est le même, l’objectif est le même. Garder au pouvoir ceux qui peuvent au mieux préserver les intérêts américains et sionistes, et au besoin, peut-être, céder sur une question de souveraineté nationale en les autorisant à implanter une base militaire que beaucoup estiment «faisable» à Remada.
Ne pas perdre la face, c’est le principal souci des USA, sans, bien sûr, oublier ceux initiaux de préserver leurs intérêts et ceux d’Israël, leur bébé chéri.
En fait, le cadeau n’est pas aussi gratuit que cela, car le deal est: «Nous vous sauvons la face via une politique médiatique allant dans le sens d’une compatibilité parfaite entre islamisme et démocratie, et vous nous offrez le poste d’investiture suprême».
Qui dit mieux? Les Américains et derrière eux les sionistes seraient même prêts à financer tout les processus de marketing politique de ce nouveaux concept y compris des productions télévisuelles. Des parties tunisiennes dites «démocratiques et désintéressées» qui répètent à longueur de temps que l’islam politique est incontournable comme s’il y avait l’islam religion et celui politique, négocieraient sous la table avec Ennahdha une sortie de crise qui profiterait à tout le monde. Ce qui revient à dire aux principaux protagonistes: ceux au pouvoir actuellement qui reprendront du poil de la bête, ceux qui veulent accéder à l’investiture suprême pour se venger sur l’histoire et s’assurer que sur leurs tombes il y aura une épitaphe «Président de la République», et enfin les Américains et derrière eux les sionistes qui sauveraient ainsi leur projet réfléchi, concocté depuis des années.
Nous pouvons dire qu’en guise de patriotisme, les Tunisiens peuvent se prévaloir de nombre de vendus. Rappelez-vous le film Persépolis et le raz-de-marée qu’il avait provoqué à l’époque en faveur d’Ennahdha et de l’islamisme politique. Il ne serait pas étonnant aujourd’hui qu’un autre film soit diffusé pour faire les éloges de la pax ou encenser la décadence des valeurs. Le but? Tout juste permettre à ceux qui ont perdu le terrain politique et socio-économique de le reprendre sur celui des valeurs morales nonobstant jihad Al Nikah «Al zawaj Al Orfi» et autres pratiques trop peu répandues dans notre pays jusqu’à ce que, ces dernières années, des fatwas décrétées par des Cheikhs plus ignares les uns et les autres en fassent presque l’une des conditions pour être un bon musulman.
Ces acteurs d’un jeu politique mesquin dont la courte vue n’échappe à personne sont-ils conscients que l’islam politique est mort et bel et bien mort? Ont-ils oublié qu’à l’international, et malgré les souhaits des «marketteurs» politiques des States que le destin de la Tunisie indiffère au plus haut point, on revient au principe que l’islam est une religion, mais ne peut être un système politique?
L’islam est une foi, une croyance que nous adoptons tous et qui fait partie de notre être en tant que Tunisiens, mais l’exercice de l’Etat et de ses affaires doit se faire autrement qu’en utilisant la religion pour tout permettre et tout autoriser.
Pour ses défendeurs, l’islam politique est fini et bel bien fini. Son coup de grâce est d’ailleurs venu de là où il est né sous la houlette des frères musulmans égyptiens: après le gel de leurs avoirs, il y eut l’interdiction de leurs activités, et c’est désormais leur plume qui vient d’être brisée par le pouvoir par la cessation d’activités d’Al-Hourreya wal Adala, leur journal.
Pourquoi les Frères musulmans tunisiens n’arrivent pas à comprendre la leçon et partent en essayant de causer le moins de dégâts possible? Ou pensent-ils assurer la relève? Car à voir Cheikh Abdelfattah Mourou siéger à Lahore à l’occasion de la Conférence internationale des Frères musulmans assis à côté de Mohamed Nazzel du Hamas baptisé l’informateur du Pakistan en présence des représentants des Talibans et de la Qaieda, on se demande qui représente l’aile modérée et qui représente l’aile extrémiste à Ennahdha. Ou est-ce un jeu de rôle à travers lequel on veut se jouer de nous à chaque fois que nous, peuple tunisien, crions au scandale de l’extrémisme religieux?.