Sans aucun doute, les négociations du Dialogue national n’ont pas démarré en trombe, mais au moins elles ont commencé.
En effet, il y a quelques minutes, le Quartet indiquait qu’Ennahdha et le CPR n’avaient pas, encore, signé le document de la feuille de route. Mais aux dernières nouvelles, on apprend que le Dialogue national a démarré, avec donc plusieurs heures de retard au Palais des congrès de Tunis, entre les parrains et la Troïka sur les modalités de signature du document de la feuille de route.
Mais bon, ne dit-on pas que “mieux vaut tard que jamais!“.
Rappelons que tôt ce matin, samedi 5 octobre, une réunion a eu lieu entre le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abbassi, le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar.
Mais le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Kacem Afia, a déclaré à l’Agence TAP que la signature du document de la feuille de route ne sera pas la principale condition pour le démarrage du dialogue national, estimant que ce document peut être signé après le démarrage du dialogue.
Cependant, pour sa part, le porte-parole officiel du Front populaire, Hamma Hammami, a affirmé vendredi que la Troïka au pouvoir doit signer le document de la feuille de route avant le démarrage du dialogue, faisant remarquer que cette condition ne manquera pas de contribuer à envisager avec sérieux le dialogue. Il a rappelé que les anciennes expériences ont démontré le manque de sérieux du Mouvement Ennahdha dans ces dialogues qui étaient «infructueux».
A 09H00 ce samedi, le Dialogue national de sortie de crise n’avait toujours pas démarré. Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi, avait alors souligné que ce retard est dû aux négociations entre les parrains du dialogue et la Troïka sur les modalités de signature du document de la feuille de route.
Rappelons enfin que dans l’après midi de vendredi 4 octobre, le président du gouvernement, Ali Larayedh, dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion extraordinaire du conseil des ministres, avait émis l’espoir de voir les parties prenantes s’accorder sur les exigences de la prochaine étape.
Le chef du gouvernement avait notamment informé les membres du cabinet de l’invitation qui lui a été adressée par le quartette pour assister au démarrage du dialogue national.
De leur côté, les ministres avaient souligné l’importance du dialogue national et la nécessité de contribuer à son succès pour parachever le processus de transition démocratique, et réunir toutes les conditions requises pour garantir des élections transparentes, et ce, après adoption de la Constitution et de la loi électorale ainsi que la formation de l’Instance indépendante pour les élections.
Voici les principales étapes franchies puis l’annonce de l’initiative du Quartet
Initié par le Quartet (UGTT, UTICA, ONAT, LTDH), le dialogue national de sortie de crise a démarré, samedi en milieu de journée, au palais des congrès de Tunis.
– 25 juillet 2013 : Le quartet (UGTT, UTICA, LTDH et ONAT) dénonce l’assassinat de Mohamed Brahmi et décide la suspension du dialogue national qui a démarré en mai 2013.
– 30 juillet 2013 : L’UGTT présente une initiative de sortie de crise qui prévoit la dissolution du gouvernement en place, et le choix sur fond de compromis d’une personnalité nationale indépendante qui se chargera de former un gouvernement de compétences dans un délai de sept jours.
– 6 août 2013 : Le Président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar décide la suspension des travaux de l’ANC jusqu’à l’ouverture d’un dialogue entre tous les acteurs politiques.
– 22 août 2013: Le Mouvement Ennahdha accepte l’initiative de l’UGTT consistant en la dissolution du gouvernement de Ali Larayedh et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales avec le maintien de l’Assemblée nationale constituante jusqu’au 23 octobre 2013.
– 30 août 2013 : Les parrains du dialogue national annoncent que la Troïka s’est engagée à accepter le principe de démission de l’actuel gouvernement.
– 31 août 2013 : Les partis de l’opposition soumettent un nouveau package de propositions au quartet en réponse à la nouvelle initiative lancée par la Troïka.
– 4 septembre 2013 : Le quartet annonce l’échec des négociations avec le Front du salut national sur les propositions de la Troïka.
– 10 septembre 2013 : Le quartet met en place une feuille de route pour lancer son initiative sur la base de la démission du gouvernement et de la reprise des travaux de l’Assemblée nationale constituante en présence de tous les élus.
– 17 septembre 2013 : Les organisations parrainant le dialogue national présentent une feuille de route en trois points en vue de sortie de crise.
– 20 septembre 2013 : Ennahdha fait état de son adhésion à l’initiative du quartet et de sa pleine disposition à entamer le dialogue national sans conditions.
– 21 septembre 2013 : Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail estime que la réponse du Mouvement Ennahdha à l’initiative du quartet est restée « ambiguë » notamment en ce qui concerne l’acceptation de la démission du gouvernement selon les délais fixés.
– La commission administrative nationale de l’UGTT décide l’organisation de mouvements de protestation à l’échelle régionale et sectorielle, en faveur de l’initiative du quartet.
– 26 septembre 2013 : Marches pacifiques dans plusieurs régions du pays en faveur de l’initiative du quartet.
– 28 septembre 2013 : Le quartet annonce l’adhésion du Mouvement Ennahdha à son initiative.
– 3 octobre 2013 : L’UGTT annonce le démarrage, samedi 5 octobre 2013, du dialogue national, au Palais des congrès à Tunis.