En réponse à une demande d’appui technique du gouvernement de la Sierra Leone, la Banque africaine de développement (BAD) a publié un rapport exhaustif décrivant les principaux défis et les opportunités majeures pour la prise en compte de la croissance verte et inclusive dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté 2013-2018 de la Sierra Leone, qui porte le nom d’«Agenda pour la prospérité».
Le rapport intitulé «Sierra Leone: transition vers une croissance verte ; état des lieux et perspectives», considère que l’engagement du pays vers une croissance verte et inclusive comporte trois grands avantages: assurer une croissance de qualité pour tous; améliorer la réputation internationale du pays et créer une économie plus efficace et compétitive, créatrice d’emplois, et susceptible d’attirer des ressources financières supplémentaires, y compris du secteur privé, en faveur du développement durable.
«Le Gouvernement et la Banque africaine de développement partagent la conviction que cette approche peut offrir une croissance de qualité aux Sierra-léonais, avec plus d’emplois, moins de pollution, une plus grande résilience et de meilleures infrastructures», ont déclaré le ministre sierra-léonais des Finances et du Développement économique, Kaifella Mara, et la directrice du département de l’énergie, de l’environnement et du changement climatique de la BAD, Hela Cheikhrouhou, dans la préface du rapport. «[La croissance verte] peut également contribuer à améliorer l’image de la Sierra Leone alors que le pays achève sa transition d’une situation de post-conflit vers celle d’un pays qui promeut une gouvernance transparente, et une croissance durable et de qualité», ont-ils ajouté.
Le rapport expose les principes fondateurs de la croissance verte et explore les principaux défis et opportunités liés à l’instauration d’une telle croissance en Sierra Leone. Les auteurs proposent un certain nombre de suggestions visant à mieux intégrer la croissance verte dans la stratégie de développement du pays, et préviennent que celle-ci ne saurait s’ancrer durablement en l’absence de conditions particulières, à savoir un leadership politique, des politiques et mesures incitatives appropriées, l’appui des partenaires au développement, et la communication avec toutes les parties prenantes.
Le document a été préparé sur la base d’une revue de la littérature existante, d’une analyse technique et de vastes consultations avec les autorités nationales, les partenaires au développement, les représentants du secteur privé et les organisations non gouvernementales. Il a également bénéficié des contributions des experts de la BAD. Ce rapport économique et sectoriel fait partie du travail entrepris par la Banque dans le cadre de sa stratégie décennale 2013-2022, dont l’objectif est de promouvoir une « croissance inclusive et progressivement verte ». Le chef de la division de l’environnement et du changement climatique à la Banque, Kurt Lonsway, confirme: «la transition vers une économie verte est encore plus cruciale dans les pays africains où la croissance dépend de la gestion efficace des ressources naturelles et de la capacité d’adaptation au changement climatique».
La Banque continuera de soutenir la Sierra Leone dans la mise en œuvre de sa vision pour une croissance verte, de manière pragmatique, à travers le nouveau document de stratégie pays de la Banque pour 2013-2017. «Notre conception d’une croissance respectueuse de l’environnement n’est ni normative, ni dogmatique. Dans le cas de la Sierra Leone, les deux parties ont convenu de travailler ensemble pour définir ce que la croissance verte signifie pour un État fragile en Afrique, de façon réaliste et en harmonie avec le niveau de développement du pays», explique le Représentant résident de la Banque en Sierra Leone, Yero Baldeh.
Les autorités sierra-léonaises ont placé la croissance verte au centre de la stratégie de développement du pays, qu’elles définissent comme «le développement durable des infrastructures, de l’énergie et des villes; la gestion efficace des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables; et le renforcement des capacités de résilience au profit des citoyens». Le pays est doté d’abondantes ressources naturelles –terres fertiles, ressources halieutiques, eau en abondance, forêts, minéraux, pétrole et gaz– qui forment la base d’une économie riche et diversifiée. Bien gérées, ces richesses seront la source d’un approvisionnement durable en vivres tout en contribuant aux recettes d’exportation et au financement du développement social et d’infrastructures.
Source : BAD