ès de Paris, le 21 juin 2013 (Photo : Eric Piermont) |
[07/10/2013 06:58:53] Tokyo (AFP) Airbus a annoncé lundi une commande de 31 avions long-courriers A350, pour 9,5 milliards de dollars au prix catalogue, de la part de la compagnie nippone Japan Airlines (JAL) jusque-là chasse gardée de l’avionneur américain Boeing.
La commande, ferme, se décompose en 18 A350-900, le premier modèle du nouvel appareil qui doit sortir des chaînes d’assemblage à la fin 2014, et 13 A350-1000, version allongée, ont précisé les deux firmes dans un communiqué et lors d’une conférence de presse en présence du PDG d’Airbus, Fabrice Brégier, et de son homologue de JAL, Yoshiharu Ueki.
Le contrat prévoit également 25 A350 supplémentaires en option.
L’investissement n’est pas mince pour JAL, compagnie rescapée de la faillite, même si le prix catalogue est toujours plus élevé que celui réellement consenti aux compagnies en fonction des conditions des commandes.
L’entrée en service des premiers appareils A350 chez Japan Airlines est prévue en 2019, a précisé le groupe dans un communiqué.
“Nous allons utiliser l’A350 XWB au maximum, ce qui doit permettre un niveau élevé d’efficacité opérationnelle et une meilleure compétitivité de nos offres, tout en répondant aux nouvelles possibilités consécutives à l’augmentation des créneaux de vol dans les aéroports de Tokyo”, a déclaré Yoshiharu Ueki, président de Japan Airlines.
Ce dernier a en outre insisté sur la volonté du groupe d’élever la qualité de service en exploitant des avions de dernière génération.
Face au groupe Boeing installé au Japon depuis plus d’un demi-siècle et bénéficiant des liens historiques entre l’archipel et les Etats-Unis, Airbus n’avait encore jamais réussi une percée importante auprès des deux grandes compagnies nippones, à cause de la pugnacité de Boeing. La part de marché de l’avionneur européen, entité du groupe EADS, ne dépassait pas jusqu’à présent 10%.
JAL vait depuis l’origine presque tout misé sur Boeing, bien que la compagnie Japan Air System (JAS) avec laquelle elle a fusionné il y a quelques années ait auparavant possédé quelques Airbus A300 dans sa flotte.
Fabrice Brégier avait fait de cette négociation une priorité dès son arrivée à la tête d’Airbus à l’été 2012, souligne-t-on au siège de la société à Toulouse.
Les équipes à Tokyo ne cachaient pas non plus, et depuis longtemps, leur envie de briser le monopole de facto de Boeing, mais se sont heurtées à des compagnies assez rétives. Un changement de patron à la tête de la filiale japonaise d’Airbus mi-2010 a cependant permis aux discussions de mieux avancer que les années précédentes au cours desquelles Airbus Japan était dirigée par un Américain.
Le contrat conclu lundi avec JAL porte à 756 les commandes pour l’A350, un bi-réacteur en matériaux composites qui s’attaquera au marché des long-courriers 777 et du 787 de Boeing.
Même si les récents problèmes des Boeing 787 cloués au sol ne sauraient justifier à eux seuls l’intérêt nouveau de JAL pour les A350, la compagnie s’est apparemment laissée convaincre de réduire les risques en diversifiant sa flotte, comme le font la plupart des autres grands transporteurs aériens mondiaux.