L’ex-gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, a appelé les pouvoirs politiques à “prendre au sérieux les risques économiques qui menacent le pays, à intensifier les efforts pour éviter le pire et à concevoir une stratégie adéquate pour sauver la Tunisie”.
“Il faut traiter avec objectivité et réalisme la situation économique et financière du pays, éviter la lecture superficielle des indicateurs et prévoir les dangers conséquents”, a-t-il insisté, samedi 5 octobre, lors d’une conférence sur les défis économiques affrontés par la Tunisie.
D’après M. Nabli, l’économie tunisienne se trouve, aujourd’hui, face à de multiples risques dont celui de l’effondrement du taux de de croissance, l’inflation, la persistance du problème de chômage, notamment auprès des diplômés de l’enseignement supérieur, du déficit budgétaire et celui de la balance de paiement.
Le conférencier est allé jusqu’à dire qu’il faut abandonner le modèle actuel de développement, orienté vers l’accroissement des dépenses de l’Etat et dont l’inefficacité a été prouvée.
D’après lui, les dépenses publiques ont cru de 63%, au cours des trois dernières années (2010-2013), soit l’équivalent de 9 milliards de dinars. Plus de 2/3 de cette enveloppe ont été alloués à l’augmentation des salaires et à la subvention.
Le déficit budgétaire durant la période 2012-2013 a été estimé à 11.3 milliards de dinars, a-t-il relevé.
M. Nabli a insisté, par ailleurs, sur l’impératif de réunir toutes les conditions nécessaires au rétablissement de la sécurité “pour que les secteurs de tourisme, de transport, des phosphates et de la prospection du pétrole reprennent leur ancien rythme d’avant la révolution”.