Maroc : Renault inaugure la phase II de son usine “low cost”

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énéral de Renault au Maroc, Jacques Prost, le 8 octobre 2013 à Tanger (Photo : Fadel Senna)

[08/10/2013 14:17:53] Melloussa (Maroc) (AFP) Le groupe Renault a inauguré mardi la seconde phase de son usine géante de Tanger, au Maroc, une base “low cost” aux portes de l’Europe dont l’ouverture avait suscité un tollé en France sur le thème de la “délocalisation” industrielle.

Cette seconde unité, d’où sortiront des Dacia Sandero, va permettre au constructeur français de doubler sa production et d’atteindre les 340.000 véhicules par an en 2014, faisant de Renault-Tanger “la plus grande usine” du genre en Afrique, selon ses dirigeants.

Renault a également lancé un projet d’usine à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, mais sa taille est sans commune mesure puisque la production ne devrait pas excéder les 75.000 véhicules par an, à destination du marché local.

Inaugurée par le Directeur général de Renault au Maroc, Jacques Prost, et le ministre marocain de l’Industrie, Abdelkader Amara, cette seconde chaîne de Renault-Tanger représente un investissement de 400 millions d’euros. Le coût global du projet a été estimé à un milliard d’euros lors de son lancement.

Avec la perspective de produire 340.000 unités dès 2014, il n’existe “pas de comparatif” en Afrique, a confirmé à l’AFP M. Prost, alors que le site de Melloussa, une zone franche située à 30 km du port ultra-moderne de “Tanger-Med”, est présenté par Renault comme un futur “hub” pour le continent.

Le Japonais Nissan est d’ailleurs censé rejoindre les rives du détroit de Gibraltar, dans le cadre d’une troisième phase du projet. Mais aucune date n’a été avancée.

Le site de Renault-Tanger, qui emploie à ce jour 5.000 personnes, est essentiellement destiné à l’export (près de 90%) et alimente déjà plus de 25 pays, notamment européens. Sur le marché marocain, Renault et Dacia occupent la position de leader, avec plus du tiers des commercialisations.

Outre les faibles coûts salariaux, le groupe français bénéficie à Tanger des nombreux avantages de la zone franche (exonération de l’impôt sur les sociétés pendant cinq ans puis à taux réduit, absence de taxe d’exportation…).

‘Dumping social’

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à Tanger (Photo : Fadel Senna)

L’inauguration de l’usine en février 2012 par le roi du Maroc Mohammed VI et le PdG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, en pleine campagne présidentielle en France, avait néanmoins suscité une vive polémique dans ce pays sur le thème de la délocalisation.

Des voix, à droite comme à gauche, avaient dénoncé une forme de “dumping social”, le parti d’extrême droite Front National fustigeant un “véritable scandale”.

Mardi, Jacques Prost a de nouveau défendu le choix du groupe, expliquant que la fabrication de “ce type de voiture ne peut se faire que dans ce type d’usine”.

“Encore une fois, il faut trouver des clients, et au bon prix. (…) Mais, vous le savez, depuis (l’inauguration) il y a eu quand même un grand engagement de Renault dans le plan compétitivité en France qui permet d’apporter un peu plus de sérénité au débat”, a-t-il ajouté.

Le salaire mensuel moyen évoqué au moment de l’inauguration de Renault-Tanger était de 250 euros, soit moitié moins que celui de l’usine roumaine de Pitesti, arrivée à saturation.

“Un opérateur de 24-25 ans formé chez nous touche 15% de plus par rapport au salaire moyen de la région”, a déclaré mardi Tunç Basegmez, le directeur du site.

Cette usine est aussi d’une importance vitale pour le Maroc.

“C’est tout un tissu de fournisseurs qui se structure”, et “c’est toute une région qui est maintenant dynamisée”, s’est félicité le ministre marocain de l’Industrie. A son arrivée, Renault avait évoqué la création de 30.000 emplois indirects au total.

L’effet est également bénéfique pour la balance commerciale du royaume, mal au point.

Enfin, “la présence de Renault nous a permis de nous inscrire dans la carte de l’automobile à l’international”, a relevé Abdelkader Amara qui, en janvier dernier, avait évoqué des discussions avec deux autres grands constructeurs, dont l’Indien Tata.

Mardi, il a émis l’espoir que ces “pourparlers” aboutissent “dans les années à venir”.