Le FMI prévoit un endettement record des pays riches en 2014

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étaire International (Photo : Paul J. Richards)

[09/10/2013 16:01:37] Washington (AFP) Le Fonds monétaire international prévoit un endettement record des pays riches et juge “possible” de faire davantage contribuer les plus fortunés et les multinationales à la réduction des déficits, selon un rapport paru mercredi.

“Il semble exister une marge suffisante dans beaucoup de pays avancés pour tirer davantage de recettes des plus hauts revenus”, souligne l’institution dans son rapport sur la surveillance budgétaire.

En moyenne, la dette publique des pays développés devrait atteindre le “pic historique” de 110% de leur produit intérieur brut (PIB) en 2014, soit 35 points de plus qu’en 2007, écrit le Fonds dans son rapport.

Avec un ratio de dette/PIB de 242,3% prévu en 2014, le Japon devrait encore figurer en tête du peloton des pays développés les plus endettés, suivi par la Grèce (174%), l’Italie (133,1%) et le Portugal (125,3%).

Les Etats-Unis, paralysés par une impasse budgétaire et menacés d’un possible défaut de paiement, devraient eux voir leur endettement progresser à 107,3% de leur PIB en 2014, loin devant la France et ses 94,8%.

Deuxième puissance économique du globe, la Chine fait figure de bon élève avec un ratio d’endettement de seulement 20,9% attendu l’année prochaine, selon le FMI.

“En dépit des progrès sur la réduction des déficits, des fragilités budgétaires restent profondes dans les pays développés”, indique le rapport.

Face à ces déséquilibres, le Fonds s’inquiète de voir “un système fiscal sous tension” qui favorise la concurrence entre Etats et permet aux contribuables aisés et aux multinationales d’alléger leurs impôts.

Sur les seuls Etats-Unis, le Fonds retient une estimation de 60 milliards de dollars de recettes qui seraient perdues du fait des techniques d’optimisation fiscale des multinationales.

Traditionnellement peu porté sur ces questions, le FMI note que ces dernières décennies ont été marquées par une “hausse spectaculaire” de la richesse des “1%” les plus fortunés, notamment dans le monde anglo-saxon, sans que la fiscalité se soit toujours adaptée à cette évolution.

“Dans beaucoup de pays, il serait possible de prélever davantage ceux qui disposent des plus hauts revenus”, souligne le Fonds, qui juge par ailleurs “prudente” l’estimation de 4.500 milliards de dollars d’avoirs dissimulés par des particuliers dans des paradis fiscaux.

Les pays du G20, dont les ministres des Finances se réunissent cette semaine à Washington, ont récemment lancé des initiatives pour lutter contre l’évasion fiscale.