Faouzia Bacha, avocate et experte en contrats internationaux de pétrole, a déclaré, vendredi à Tunis, que le problème de la subvention des hydrocarbures pourrait être résolu, si la Tunisie exploitait, à bon escient, son potentiel et les avantages d’exploitation des gisements pétroliers.
Mme Bacha, qui intervenait lors d’une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), est revenue sur le rapport financier de la Société tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) de 2011, attirant l’attention sur la faiblesse de la contribution de l’Etat à l’exploitation des puits pétroliers en Tunisie.
Sur 52 contrats d’exploitation de puits producteurs de pétrole et du gaz, la Tunisie n’en exploite que 23, les autres gisements sont exploités par des sociétés étrangères, a-t-elle dit.
L’avocate estime que l’ETAP, l’entreprise tunisienne des activités pétrolières représentante de l’Etat, n’a pas accompli son devoir de préserver l’argent public, un constat confirmé, d’après elle, par le rapport de la Cour des comptes pour l’année 2011.
“Malgré cela, les responsables de l’ETAP, qui ont exploité les procès verbaux des réunions de la commission consultative chargée des hydrocarbures, pour occulter la mauvaise gestion et spolier les richesses nationales via les entreprises pétrolières tunisiennes et étrangères, n’ont pas été démis de leurs fonctions et continuent de gérer l’entreprise”, a regretté l’avocate.
Elle a présenté, à cette occasion, une analyse sur la réalité de la subvention des hydrocarbures en Tunisie, laquelle montre que cette subvention est loin d’être une fatalité.
L’Etat est en mesure, selon Mme Bacha, de se passer de la subvention, s’il garantit la bonne gouvernance des contrats pétroliers, la transparence dans la gestion des revenus de production et d’exploitation des gisements de pétrole et du gaz et aussi la transparence en ce qui concerne les prérogatives, les devoirs et les droits de chaque intervenant dans le domaine.
WMC/TAP