Sincèrement, qui voudrait être à la place d’un des responsables du quartet qui essaie de mettre tout ce beau monde de la «classe politique» en réunion? Depuis plus de deux mois. Les deux mois les plus longs. Eté, Ramadan, vacances… Rien n’a été épargné à Houcine Abassi et à ses amis! Et en fin de compte, le jour de l’ouverture de cet «âne» comme l’a malencontreusement décrit Abdessattar Ben Moussa (LTDH) dans un lapsus révélateur, il ne veut pas s’ébranler… Il a fallu 3 heures de bla-bla pour passer in extremis.
Il y a tellement du chaos à gérer qu’il est devenu impossible de comprendre quoi que ce soit. Tout le monde est accusé et tous sont innocents. Ils se déchirent à ne plus en finir, et les pourparlers continuent de plus belles. Dans une scène politique dont les marques ont été tracées par les élections du 23 octobre et qui a subi après des ravages énormes de toutes sortes, comment savoir qui représente qui et qui est de gauche, qui est de droite, et surtout qui est qui?
Une scène qui a fait rire plus d’un Tunisien est celle de ce secrétaire général du CPR -CPR devenu l’ombre de lui-même tellement il a subi d’hémorragies internes- qui déclare solennellement qu’il ne signe pas l’engagement sur la feuille de route, lui qui a été parmi les premiers à l’accepter malgré le refus de son parrain le parti Ennahdha. Et parés ne signez pas et ne participez pas donc au Dialogue qui vous choque et partez donc!
Là nous avons l’autre position, des anciens du CPR, qui, bien qu’ayant le mérite de la clarté, est impossible à comprendre, celle évidement du Mouvement Wafa et de son leader, l’énigmatique Abderraouf Ayadi. Il ne manque que l’accusation de «valets de sionisme» qu’il n’a pas lancée au quartet. Mais que veut-il exactement celui-là? La réponse vient vite de son allier caché, les LPR qui manifestent en petit nombre accusant le «Dialogue National» de trahison à la révolution. Bien! On aura tout vu!
Sur ce, intervient une nouvelle coalition, «l’Alliance nationale pour le succès du processus démocratique», crée ex nihilo les derniers jours du mois de septembre et composée de quelques 15 partis qui ont en commun des noms imprononçables et une existence presque inaperçue. Cette alliance, qui s’est vite fait invité à la Kasbah et au palais de Carthage, y va aussi de ses exigences et de ses demandes, tandis que la majorité des partis qui la composent n’est pas représentée à l’ANC!
On a envie de leur crier le fameux cri de Mouammar Kadhafi: «man antom» (qui êtes-vous?).
Ne parlons pas alors du courant El Mahabba (ex-Aridha Chaabia, Ex-Front conservateur progressiste, ex-porte-parole de Hechmi Hamedi). Ceux-là aussi ont refusé de signer la feuille de route et ils trouvent le moyen de protester parce qu’Abassi ne leur a pas donné la parole lors de la séance d’ouverture! Mais qui êtes-vous?
Nous avons omis ici, pour les besoins de la démonstration, de parler des tergiversations de plus grands partis, en commençant par le parti Ennahdha dont le Conseil de la Choura a pondu un communiqué lundi matin qui contredit la signature de son chef apposée samedi matin, et même des partis du centre et de gauche dont les sons de cloche changent à longueur d’antennes dans la journée…
C’est quoi cette scène? Une scène politique? Oui, peut-être au sens de «boulitik» du parler tunisien!