La Bourse de Paris attend des avancées concrètes aux Etats-Unis

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ébergeait autrefois la Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[12/10/2013 07:58:51] Paris (AFP) Une prudence teintée d’optimisme devrait dominer la semaine prochaine à la Bourse de Paris, les investisseurs restant dans l’attente d’avancées concrètes sur la dette américaine et des publications d’entreprises au 3e trimestre.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice parisien a gagné 1,34% et terminé vendredi à son plus haut niveau annuel à la clôture à 4.219,98 points, après avoir battu jeudi son record de 2013 en séance (4.227,54). Ses gains depuis le début de l’année atteignent 15,90%.

C’est “une semaine transitoire” qui s’annonce “car tous les problèmes ne sont pas réglés”, même si les investisseurs ont été “soulagés” par les dernières avancées concernant la dette américaine, estime Isabelle Enos, gérante chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

Le “soulagement” observé à partir de jeudi, qui a permis à l’indice CAC 40 “de franchir ses plus hauts annuels” devra “être confirmé ou pas par les décisions qui vont être prises aux États-Unis”, selon elle.

La semaine à venir s’annonce par ailleurs chargée en publications d’entreprises, “ce qui va permettre d’observer comment les entreprises réagissent à tout ça”, ainsi qu’en “actualités économiques”, note-t-elle. “Cela ne va pas occulter le problème” de la dette américaine, mais cela pourrait rendre le marché un peu “volatil”, anticipe-t-elle.

“L’incertitude reste importante”, juge également Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC. “Les investisseurs vont commencer la semaine portés par l’espoir de voir les discussions se poursuivre, mais cela reste incertain”, ajoute-t-il.

Du coup, selon lui, l’indice ne devrait pas avoir de “véritable tendance, et évoluera au gré des déclarations politiques”, sauf “si brutalement un accord intervient”.

Après plus de 10 jours de paralysie fédérale qui a joué sur les nerfs des marchés financiers mondiaux toute la semaine, occultant quasiment tout le reste, une première percée a été réalisé jeudi soir dans les négociations sur le relèvement du plafond de la dette.

Le président américain Barack Obama et les Républicains se sont rencontrés pour tenter d’éviter un défaut de paiement, une première discussion “productive” bien qu’infructueuse, mais qui a suscité l’espoir d’une sortie de crise.

“Vont-ils ? Ne vont-ils pas ?”, s’interrogent aussi dans leur note hebdomadaire les analystes du bancassureur néerlandais ING, estimant que “la semaine prochaine sera dominée” une nouvelle fois par “la dispute politique aux Etats-Unis” et que “le succès, ou pas, de leurs efforts déterminera” le “déclenchement potentiel d’une panique sur les marchés financiers”.

Loin de ce scénario catastrophe, les investisseurs ont plutôt tendance à voir pour le moment le verre à moitié plein. “Le contexte reste incertain mais les investisseurs cherchent plutôt à regarder ce qui est favorable”, souligne ainsi Mme Enos. Même constat pour M. Mourier: “globalement il y a plus de gens qui penchent du côté de la hausse que de la baisse”.

“Le problème est que pour que la hausse puisse vraiment s’exprimer, il faut qu’elle se base sur des fondamentaux solides notamment du côté des entreprises”, relève M. Mourier.

Les nombreuses publications de résultats d’entreprises au 3e trimestre attendues la semaine prochaine, avec des groupes comme Danone, LVMH et Carrefour en France ou Goldman Sachs, Google et Coca-Cola aux Etats-Unis pourraient de ce point de vue éclairer les investisseurs.

“Arrivé à ces niveaux-là”, la Bourse de Paris aura besoin de “catalyseurs certains pour pouvoir aller au-delà” ce qui pourrait être le cas avec de bonnes publications d’entreprises, juge Mme Enos.

D’après elle, “si dans les discours accompagnant les publications d’entreprises, il y a de la visibilité et des projets d’investissement, cela offrira des éléments supplémentaires pour tirer les marchés”.

Du côté des indicateurs, le calendrier est aussi très fourni. L’un des plus attendus est le baromètre Zew du moral des investisseurs allemands en octobre, “qui pourrait apporter une première indication de leur réaction” à la crise américaine, pour ING. La production industrielle en zone euro et aux Etats-Unis est également programmée, ainsi que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage outre-Atlantique.

C’est également dans ce contexte toujours tendu que les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront lundi et mardi au Luxembourg et que la Réserve fédérale américaine (Fed) publiera mercredi son Livre beige.

Euronext