ésidence de La Lanterne photographiée le 12 août 2013 à Versailles (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[12/10/2013 16:32:08] Paris (AFP) L’Elysée réduira de 2% son train de vie en 2014 pour donner l’exemple en cette période de disette budgétaire et s’appropriera officiellement La Lanterne, près de Versailles, mais délaissera le Fort de Brégançon (Var).
Avec un budget qui doit être ramené à 101,6 millions d’euros l’an prochain, selon des chiffres communiqués à l’AFP, la présidence affirme vouloir s’inscrire “résolument dans la trajectoire de redressement des comptes publics”.
Depuis 2012, les économies s’élèvent à 13,8 millions d’euros avec un objectif de “stabilisation” du budget à 100 millions d’euros exactement à compter de 2015.
A cette fin, la présidence entend poursuivre “la maîtrise de l’évolution” de ses emplois, des rémunérations de ses collaborateurs mais aussi de ses achats ainsi que le “renforcement du contrôle interne”.
A l’été 2013, la cour des comptes avait décerné un satisfecit à la gestion des services de l’Elysée pour la période suivant l’investiture de François Hollande, autrement dit le deuxième semestre 2012.
Les magistrats de la rue Cambon avaient loué tout particulièrement la “compression des charges du personnel”, la “réduction des dépenses liées aux déplacements présidentiels” et “la suppression de celles jusqu’ici consacrées aux études et sondages” chers à Nicolas Sarkozy. François Hollande lui-même avait réduit de 30% sa rémunération.
Signe des temps aussi, fin mai, l’Elysée s’est résolu pour la première fois à vendre aux enchères une partie de sa cave, 1.200 bouteilles (soit environ un dixième). “On ne peut plus se permettre de mettre sur la table des bouteilles à 2.000 ou 3.000 euros”, avait expliqué la chef sommelière de l’Elysée, Virginie Routis, dans une allusion à la crise.
Autre évolution révélée samedi par Le Parisien/Aujourd’hui en France et confirmée par la présidence, le Fort de Brégançon, sur la côte varoise, sera donné en gestion au Centre des monuments nationaux dans le courant de l’année 2014 même si la présidence conservera la possibilité de s’en réserver ponctuellement l’usage.
La Lanterne, à 1/2 heure de Paris
çois Hollande et Valérie Triervailer au Fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas le 3 août 2012 (Photo : Boris Horvat) |
Quant à la résidence de La Lanterne, un ancien pavillon de chasse en lisière du château de Versailles (Yvelines), dévolu jusqu’à Nicolas Sarkozy aux Premiers ministres, elle sera officiellement affectée l’an prochain à l’Elysée qui en assumera les coûts.
C’est à La Lanterne, loin du très voyant fort de Brégançon, que François Hollande avait passé la courte semaine de vacances qu’il s’était accordée en août.
Le fort varois, choisi par le couple présidentiel lors de ses premières vacances d’été, en 2012, lui avait laissé un fort mauvais souvenir. Ces quinze jours en pleine crise peu après sa prise de fonctions lui avaient valu une avalanche de critiques, tandis que sa compagne, Valérie Trierweiler, s’était sentie harcelée par les paparazzis.
Résidence officielle du chef de l’Etat depuis 1968, le Fort, situé sur une presqu’île rocheuse surplombant la Méditerranée, avait pourtant séduit de nombreux présidents, à commencer par Georges Pompidou et son épouse mais aussi Valéry Giscard d’Estaing où François Mitterrand qui y avait reçu le chancelier allemand Helmut Kohl en août 1985.
L’ancienne garnison renforcée par Napoléon avait connu son heure de gloire sous Jacques Chirac. Et Nicolas Sarkozy faillit suivre la tradition en s’y rendant en mai 2007, en compagnie de Cécilia, son épouse d’alors. Il ne devait toutefois y revenir qu’une seule fois, à la fin août 2010.
Avec Carla Bruni-Sarkozy, ce dernier jeta son dévolu sur La Lanterne où tous deux passèrent leur nuit de noces en toute discrétion en février 2008. La villégiature du chefs du gouvernement devint ainsi de facto celle du chef de l’Etat.
Cette demeure de plain-pied en forme de U a l’avantage d’être située à une demi-heure de Paris. Elle est aussi agrémentée d’une piscine et d’un court de tennis ajoutés par Michel Rocard.
L’utilisation du pavillon avait déjà été transférée au président de la République “par convention du 15 octobre 2008”, selon la Cour des comptes. Mais la date d’expiration de cette convention ayant été passée, la cour jugeait nécessaire “de régulariser le situation juridique et financière de cette résidence”.