Dette : plan de sortie de crise à Washington au succès encore incertain

390ee670f2efbd05692b94f3e091c1daa4d93039.jpg
éricain, le 14 octobre 2013

[15/10/2013 13:42:18] Washington (AFP) Les sénateurs américains s’apprêtaient à dévoiler mardi un plan pour résoudre la crise budgétaire et éviter in extremis un défaut de paiement, mais le nécessaire feu vert de la majorité des élus n’était pas encore assuré.

Au 15e jour de paralysie de l’Etat fédéral faute de budget, les chefs de file démocrate et républicain du Sénat semblaient tout proches d’un marché pour écarter le défaut de paiement inédit et potentiellement catastrophique qui menace la première économie mondiale à partir de jeudi.

L’espoir d’un accord a donné mardi matin un coup de fouet aux Bourses mondiales: Tokyo a terminé en hausse, suivi par les principales places européennes. Francfort a même atteint un nouveau sommet historique dans la matinée.

Après des jours de blocage, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, et le dirigeant de la minorité républicaine, Mitch McConnell, ont multiplié les propos optimistes lundi, évoquant une solution rapide à la double impasse sur le budget et le relèvement de la limite légale de la dette.

“Nous avons fait des progrès phénoménaux, nous n’y sommes pas encore mais les progrès sont phénoménaux”, a déclaré lundi Harry Reid. “Nous espérons que, peut-être, demain (mardi) sera un grand jour”.

Mardi à 11H00 (15H00 GMT), le plan élaboré par les deux hommes devrait être présenté au groupe des sénateurs républicains. Selon l’un d’eux, Bob Corker, rien ne devrait être dévoilé publiquement avant mardi en milieu de journée. “Le cadre d’un accord est fixé, mais il y a encore des détails qui doivent être précisés”, a-t-il dit aux journalistes.

05cd34be17e23f82c6419808bd8695de9ef9b264.jpg
é républicaine au Sénat, Mitch McConnell (centre) aux côtés du sénateur John Cornyn au Capitole à Washington, le 14 octobre 2013

L’optimisme était partagé par la Maison Blanche, selon un responsable s’exprimant sous couvert d’anonymat, mais des questions demeuraient sur d’éventuelles résistances républicaines, au Sénat mais surtout à la Chambre des représentants –où les républicains sont majoritaires.

Le président républicain de la Chambre, John Boehner, devait réunir ses troupes dès 09H00 (13H00 GMT), ce qui devrait permettre de jauger les chances de voir un texte commun parvenir au président Barack Obama pour promulgation.

Les républicains dans cet hémicycle se sont montrés jusqu’à présent réticents à tout compromis, en particulier un groupe d’une quarantaine d’élus issus du mouvement ultra-conservateur Tea Party.

“Tactique dilatoire”

Le représentant républicain modéré Peter King a estimé mardi matin que cette voie “valait le coup d’être empruntée” mais interrogé sur un passage à la Chambre, il a répondu: “je ne sais pas. Je voterais sans doute pour”.

Le compromis négocié comprendrait, selon plusieurs médias américains, une mesure permettant au Trésor de continuer à emprunter jusqu’au 7 février, et à l’Etat fédéral de rouvrir entièrement jusqu’au 15 janvier.

En échange, les démocrates offriraient des concessions sur certains aspects de la loi de réforme du système de santé, abhorrée par les républicains et élément déclencheur de la crise actuelle, notamment en renonçant à une taxe sur les sociétés d’assurance.

b769e60a555fad45368c598ccdc31760c1b443dc.jpg
érence de presse à Washington

Des négociations budgétaires formelles via une commission bicamérale seraient immédiatement engagées, portant sur le reste de l’année budgétaire 2014.

Mais une telle “supercommission” n’avait déjà pas réussi à trouver une solution budgétaire en 2011, ouvrant la voie à une cure d’austérité forcée toujours en vigueur.

“Etant donné le succès de telles commissions, il s’agit d’une tactique dilatoire qui augure de nouvelles batailles acharnées à l’avenir pour l’administration” Obama, a commenté Sébastien Galy, analyste à la Société Générale.

MM. Reid et McConnell ont repris le flambeau des discussions pendant le week-end, après l’échec des contacts entre la Maison Blanche et M. Boehner.

Le Trésor a prévenu qu’il ne pourrait plus emprunter à partir de jeudi et qu’il risquait rapidement de ne plus pouvoir assurer tous ses paiements, à une date difficile à prédire mais qui pourrait se situer entre les 22 et 31 octobre, selon le Bureau du budget du Congrès.

Le sort du dollar, monnaie de réserve mondiale, et celui des bons du Trésor, placements réputés les plus sûrs de la planète, pourraient être en jeu, déstabilisant l’économie mondiale.