Nucléaire britannique : accord pour la construction de deux EPR par EDF

682c7023a80cb0cf33b847464dd3824914cb042d.jpg
EPR arrive au site de Flamanville, le 7 octobre 2013 (Photo : Charly Triballeau)

[17/10/2013 10:59:05] Paris (AFP) Le gouvernement britannique et EDF sont parvenus à un accord final pour la construction de deux réacteurs nucléaires EPR en Angleterre, dans lesquels Areva et deux groupes chinois prendront des participations minoritaires, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Un accord, qui devrait être officialisé lundi, a été trouvé sur un prix garanti pour l’électricité produite de 92,5 livres (109 euros) par mégawattheure, a indiqué cette source, confirmant une information du Wall Street Journal.

Areva, qui fournira les deux réacteurs EPR sur le site d’Hinkley Point (ouest de l’Angleterre), prendra également 10% du projet, a précisé cette personne au fait de la situation, sous couvert de l’anonymat.

Les deux groupes nucléaires chinois CGNPC et CNNC auront également une participation minoritaire, a-t-elle expliqué, alors que Londres vient d’ouvrir la porte à des prises de participation chinoises, y compris majoritaire, dans son nouveau programme nucléaire civil.

L’annonce officielle de l’accord devrait intervenir lundi, toujours selon cette source.

Sollicités par l’AFP, EDF, Areva et le ministère britannique de l’Energie n’ont souhaité faire aucun commentaire.

“Les négociations restent en cours entre le gouvernement et EDF sur les termes potentiels d’un contrat d’investissement pour Hinkley Point C”, a simplement affirmé un porte-parole à Londres.

Les discussions serrées entre EDF et le gouvernement britannique pour la construction des réacteurs durent depuis de longs mois et achoppaient jusqu’à présent sur la question du prix garanti de vente de l’électricité nucléaire que produiront les EPR, d’une puissance de 1.650 mégawatts chacun.

Londres s’est officiellement dit “extrêmement proche” d’un accord avec le géant français de l’électricité, dimanche.

Le prix obtenu par EDF, presque deux fois plus élevé que le prix de gros sur le marché de l’électricité au Royaume-Uni, était une condition sine qua non pour que l’électricien français accepte de réaliser cet investissement.

Le montant exact de l’investissement n’était en revanche pas connu. Sur la base de projets similaires en France et en Finlande, il devrait néanmoins dépasser les 15 ou 16 milliards d’euros.

Les réacteurs d’Hinkley Point seront les premiers construits au Royaume-Uni depuis celui de Sizewell B, inauguré en 1995.

Le pays doit renouveler dans les prochaines années une importante partie de son parc de production d’électricité, notamment à cause de la fermeture de centrales polluantes au charbon et afin d’anticiper le vieillissement de son parc nucléaire existant (16 réacteurs).

Outre le “nouveau” nucléaire, Londres mise sur les renouvelables, notamment l’éolien offshore.