En ces temps perturbés où les civilisations se cherchent et qu’une ère se termine, celle de la dominance occidentale et surtout européenne, et où l’émergence de l’Asie est une évidence, nos sociétés coincées entre ces deux systèmes peinent à se trouver leur place. Parmi ces pays, l’exemple le plus frappant est et reste la TURQUIE –qui, déjà, est géographiquement à cheval sur les deux continents- après avoir tout fait pour pénétrer l’espace européen, qui lui est resté irrémédiablement clos malgré tous les sacrifices consentis dont certains sont totalement inconnus du grand public –qui sait que la TURQUIE s’est équipée de barrages de stockage en eau inutiles pour son développement uniquement pour empêcher que ses voisins profitent de ce liquide salvateur, et que ces barrages ont été entièrement financés par un OCCIDENT qui voulait garder cet ORIENT sous sa coupe et ouvrir les vannes à sa guise?-, pays qui, aujourd’hui, se retourne vers son passé et essaie d’y puiser sa force à coup de décisions vestimentaires: foulard, burqua et fez! En essayant d’associer à une religion qui n’a rien demandé des qualificatifs du type démocratique, libéral, jihadiste, extrémiste et autres labels.
Si ces nouveaux venus en politique le savaient, ils auraient pu deviner que la religion est d’essence divine et la politique est humaine, ce qui les rend totalement incompatibles. Quand on examine les sages comportements de certains responsables de notre ENNAHDHA nationale, on se dit que ce sont des saints, mais que les gigotements de leurs comparses ne leur fait que du tort. Mais que voulez-vous, l’histoire passe et emporte tout sur son passage et ne restent que ceux qui l’ont marquée.
C’est là toute la nuance. Et si ERDOGAN essaie par tous les moyens d’enterrer coûte que coûte ATATÜRK et son œuvre, peut-on enterrer BOURGUIBA, au moins ses 20 premières années? Car les effets de ces années ne sont pas prêts de disparaître: sans le planning familial, on serait plus de 20 millions; sans la politique de l’habitat, les SDF joncheraient les rues; et sans la politique agricole, malgré ses défauts, on n’aurait pas atteint l’autosuffisance alimentaire au moins pour ce qui est fruits et légumes –imaginez la TUNISIE sans sa CHAKCHOUKA; et aujourd’hui ENNAHDHA ne serait pas fière que l’on soit desservi en eau et électricité!
Quant au mode vestimentaire, et quelle que soit la décision prise par le Parlement turc, son impact restera réduit sur un peuple fier de son passé et qui sait résister et chercher, coûte que coûte, à couvrir les têtes des femmes, relève de l’illusion manichéenne de certains mâles en mal de femelles: qui rêvent d’enfermer toutes ces super nanas diplômées qui occupent des postes importants un peu partout dans le pays bien que certaines d’entre elles leur apportent un indéniable concours par un comportement on ne peut plus curieux et à laquelle je conseillerai non seulement de se couvrir la tète mais tout le reste et de disparaître de nos écrans, elles rendrait un grand service aux femmes tunisiennes … Car mes chers nostalgiques, sachez que l’habit n’a jamais fait l’imam!