Le rapport mondial annuel sur la liberté de presse pour l’exercice 2013 a classé la Tunisie à la 138ème place sur un total de 179 pays listés. La Tunisie, qui avait amélioré son classement en gagnant en 2011 une trentaine de places, perd ainsi quatre places en 2012.
C’est l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontière (RSF) qui concocte, chaque année, ce rapport sur la base d’un ensemble de critères dont la qualité du cadre légal régissant la presse, les violences et les intimidations exercées contre les journalistes, l’impunité des agresseurs, les pressions judiciaires, le rôle de l’Etat dans la promotion de la liberté de la presse….
Pour le cas de la Tunisie, le rapport explique le recul de la Tunisie de quatre points par le nombre impressionnant des agressions, exactions et autres violences perpétrées contre les journalistes.
Olivia Gré, responsable de l’organisation Reporter sans frontières en Tunisie (RSF), a dénombré 150 agressions. RSF dénonce, surtout, le climat d’impunité totale qui n’a pas permis aux agresseurs de comparaître devant la justice.
Olivia Gré impute également ce recul à la tendance fâcheuse des nahdhaouis au pouvoir à entretenir le vide juridique en retardant la mise en application des décrets-lois 115 et 116 régissant les médias.
Le rapport déplore également les nominations arbitraires à la tête des organes publics et le discours méprisant, voire haineux et non justifié, des responsables au pouvoir envers les médias et professionnels de l’information. Tout le monde se rappelle ici le slogan diminutif «la presse de la honte».
Au plan maghrébin, la Tunisie occupe tristement la dernière place. Elle vient bien loin derrière la Mauritanie (67ème place), l’Algérie (125ème), la Libye (131ème) et le Maroc (136ème).
Dans le monde arabe, la Tunisie est classée 10ème. Elle est devancée, en plus des quatre pays du Maghreb, par le Koweït (77ème), le Liban (101ème), Qatar (114ème), les Emirats arabes unis (114ème), la Jordanie (134ème)…
Au niveau africain, la Tunisie est classée 44ème (sur 52 pays). Elle fait moins bien en matière de liberté de presse que des pays comme la Namibie (19ème), le Ghana (30ème), Botswana (40ème), Niger (43ème)…
Pour revenir au classement global, on trouve les trois pays européens qui occupaient les premières places l’an dernier composant à nouveau le trio de tête. Pour la troisième fois consécutive, la Finlande se distingue comme le pays le plus respectueux de la liberté de la presse. Elle est talonnée par les Pays-Bas et la Norvège.
Tout en bas, trois pays dictatoriaux composent le «trio infernal». Il s’agit des mêmes que l’an dernier, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée.