à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura) |
[21/10/2013 05:47:44] Tokyo (AFP) “Airbus est une entreprise mondiale qui agit sur un marché mondial” et veut tisser avec le Japon une relation multiple de long terme, a déclaré lundi à Tokyo le PDG de l’avionneur européen, Fabrice Brégier.
“La commande (de 31 A350) reçue récemment de Japan Ailines (JAL) est une commande majeure pour nous, c’est la première que nous ayons reçue de la part de cette compagnie”, s’est réjoui en préambule le patron du groupe aéronautique, lors d’une conférence dans le cadre du forum annuel Nikkei Global Management.
Pour Airbus, c’est une “rupture” dans le marché jusque-là monopolisé par le rival américain Boeing.
“Pendant des années beaucoup se sont demandés pourquoi notre part de marché était si basse au Japon”, a-t-il reconnu. “Les gens pensaient qu’on ne vendrait jamais d’avions à JAL et de fait, nous avions toujours échoué jusqu’à présent”.
“Il est clair que la politique a eu une influence sur les affaires. Mais JAL a pris cette fois une décision économique”, a-t-il expliqué.
“La plupart des compagnies dans le monde choisissent ce qui est le meilleur pour elles car il existe une féroce concurrence. Parfois c’est Airbus, parfois c’est Boeing. La décision de JAL est normale, mais cette annonce représente quand même un grand changement”.
Pour emporter ce contrat, “Airbus a dû revenir aux fondamentaux”, a souligné M. Brégier: “être plus proche des compagnies à tous les niveaux. Tisser une relation de confiance”.
“Nous allons élever nos parts de marché au Japon. Nous sommes actuellement à 13%. Nous serons à 25% en 2020 avec les commandes récemment obtenues, grâce aussi aux compagnies à bas prix. Nous voulons atteindre une part de marché la plus proche possible de 50%, mais cela prendra plus de temps qu’ailleurs”, a dit M. Brégier, citant des objectifs qu’il avait déjà évoqués dans un entretien avec l’AFP le jour de l’annonce de la commande de JAL au début du mois.
“Mon engagement pour le Japon est de développer une relation de long terme. Airbus va prendre soin du Japon, de Japan Airlines et de tous les clients”, a encore assuré M. Brégier selon qui “les patrons doivent sortir de leur tour d’ivoire aux Etats-Unis et en Europe pour aller sur le terrain, là où se font les affaires”, c’est-à-dire pour lui dans la région Asie-Pacifique. “L’Asie est devenue ma deuxième maison”
M. Brégier espère aussi davantage de partenariats industriels avec les Nippons. “Nous espérons que les entrepreneurs japonais vont bien accueillir les propositions que nous allons leur faire”.
M. Brégier a notamment rappelé qu’existaient au Japon de nombreuses sociétés très en pointe dans diverses technologies avancées, évoquant par exemple dans une vision “un peu plus futuriste” les recherches sur les avions électriques ou hypersoniques.