Dassault renforce son offre de Falcon haut de gamme avec le 5X

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éronautique français Dassault à Mérignac, le 27 mai 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[22/10/2013 05:26:24] Las Vegas (Etats-Unis) (AFP) Après des années de secret bien gardé, Dassault Aviation a dévoilé lundi à Las Vegas le 5X, son nouveau Falcon haut de gamme présenté comme le plus performant de sa catégorie et dont l’entrée en service est prévue pour 2017.

Jusqu’alors connu sous le nom de code SMS, ce bimoteur sera proposé au prix de lancement de 45 millions de dollars et renforcera l’offre du constructeur français sur le segment des avions d’affaires à large cabine, qui présente le plus grand potentiel de croissance.

Ces appareils représenteront jusqu’à 80% de l’ensemble des commandes à court terme, indique l’équipementier aéronautique américain Honeywell dans une étude publiée lundi à l’occasion du salon de l’aviation d’affaires qui se tient dans le Nevada (ouest des Etats-Unis) jusqu’à jeudi.

Le 5X, déjà en production, doit effectuer son premier vol au premier trimestre 2015 avant l’obtention de sa certification d’ici fin 2016. Les premières livraisons sont attendues mi-2017.

L’annonce de Dassault intervient au moment où le marché de l’aviation d’affaires s’extirpe progressivement du marasme consécutif à la crise mondiale de l’automne 2008, qui a diversement affecté les constructeurs.

Dassault et son concurrent américain Gulfstream ont, pour leur part, plutôt bien résisté à l’effondrement du marché grâce à leurs jets de luxe.

“On s’est aperçu que les avions plutôt haut de gamme ont mieux résisté mais on n’a pas construit le 5X parce qu’il y a eu une crise”, assure le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, tout en soulignant qu’au cours des 7 à 8 années de développement le programme avait “plutôt évolué vers le haut (de gamme) que vers le bas”.

Paris-Pékin sans escale

Le 5X sera doté d’une cabine d’une largeur de 2,58 mètres et d’une hauteur sous plafond de 1,98 m, la plus haute du marché, un critère de confort important pour les vols de longue durée, a expliqué le dirigeant lors d’une conférence de presse.

Capable de transporter huit passagers sur une distance de 9.600 km, l’avion pourra relier sans escale Los Angeles à Londres, Sao Paulo à Chicago, Paris à Pékin ou Johannesburg à Genève.

Dans la gamme des Falcon, le 5X se situera entre les triréacteurs 900LX et le 7X et sera en concurrence avec le G450 de l’avionneur américain Gulfstream et surtout avec le GL5000 du canadien Bombardier.

Les deux avionneurs interrogés par l’AFP ont souhaité “bonne chance” à leur concurrent, soulignant que le lancement d’un nouvel appareil était toujours stimulant pour l’industrie.

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éronautique français Dassault à Mérignac, le 27 mai 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

Eric Trappier a indiqué que le développement du 5X représentait “le plus important investissement des programmes Falcon à ce jour”. “L’ordre de grandeur pour le développement de ce type de programme est le milliard d’euros”, uniquement sur fonds propres, a insisté le groupe.

Contrairement aux constructeurs d’avions civils, les jets privés n’ont pas de compagnie ou de client de lancement. L’enjeu est donc de conclure rapidement des contrats.

“Le plus tôt sera le mieux”, a reconnu Eric Trappier, expliquant qu’il escomptait des premiers contrats “dans les jours à venir”.

Le 5X sera par ailleurs équipé de réacteurs de nouvelle génération “Silvercrest” développés par Safran Snecma, plus économe en carburant (environ -15%) que les moteurs actuels de catégories équivalentes.

Le lancement de cet avion aux Etats-Unis, marché historique où les deux tiers de la flotte mondiale sont positionnés, est stratégique. Les experts, à l’instar de Richard Aboulafia, vice-président du cabinet américain Teal Group, estiment ainsi que 2014 sera plus favorable au secteur grâce au redécollage du marché américain.

Le président de l’activité aviation d’affaires du brésilien Embraer, Ernest Edwards, a lui-même souligné lundi que “les bénéfices des sociétés américaines étaient à des niveaux record”. Ce qui devrait se traduire par une amélioration de la demande des jets l’an prochain.

“Tous les constructeurs d’avions d’affaires ont besoin de rajeunir leur ligne de produits pour continuer à susciter l’intérêt de leurs clients”, a par ailleurs estimé Richard Aboulafia.

Il a enfin relevé que renforcer la division aviation d’affaires était “une évolution importante pour Dassault qui est confronté à un marché national très faible et qui peine à conclure son premier contrat d’exportation de son avion de combat Rafale”.