Aix-en-Provence : Total jugé pour homicide involontaire

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ède près de Marseille (Photo : Patrick Valasseris)

[22/10/2013 18:48:49] Marseille (AFP) L’entreprise Total Raffinage Marketing, filiale du groupe pétrolier Total, comparaîtra mercredi devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour homicide involontaire après la mort d’un salarié, qui a accidentellement inhalé un gaz toxique sur la raffinerie de la Mède en 2009.

Le 4 janvier 2009, Olivier Bonnin, un opérateur de 34 ans, avait été trouvé inanimé, dans l’unité de viscoréduction de la raffinerie. Il était mort à l’hôpital la nuit suivante.

Les analyses toxicologiques ont révélé qu’il avait inhalé de l’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz mortel, issu des installations sur lesquelles il effectuait des travaux de redémarrage, peut-on lire dans l’ordonnance de renvoi.

L’opérateur réalisait alors la purge d’un circuit, une opération qui peut s’exécuter de deux manières, l’une présentant un danger de dégazage et devant rester exceptionnel, et l’autre non, sans que l’instruction ait pu déterminer laquelle avait été demandée à la victime.

Il est notamment reproché à l’entreprise une évaluation insuffisante du risque d’exposition au gaz toxique incriminé lors de la phase de redémarrage, en particulier lors de ces purges.

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ède près de Marseille (Photo : Patrick Valasseris)

“Sauf à envisager soit que la victime avait commis une faute professionnelle grossière, ce qui ne ressortait absolument pas du dossier, soit un cas de force majeur, qui n’était pas mis en évidence, la survenance d’une telle situation à risque mortel ne pouvait s’expliquer que par un dispositif de sécurité insuffisant”, écrit la juge d’instruction.

L’enquête a également mis en évidence les défaillances des systèmes d’alarmes opérationnels, en infraction au droit du travail.

Deux feux clignotants d’alarme sur six seulement fonctionnaient dans l’unité, avait à l’époque constaté l’inspection du travail, qui notait également que celui de la salle de contrôle ne marchait pas non plus, et que les voyants d’alerte de cette même salle était aussi inopérants.

Le défaut des systèmes de détection, qui a entraîné un retard dans la prise en charge de la victime, ne peut “cependant être mis en lien avec le décès”, considère la magistrate, car “la surexposition avait entraîné une perte de connaissance rapide et irréversible”.

L’entreprise risque jusqu’à 225.000 euros d’amende, ainsi que des dommages intérêts, la famille de la victime s’étant portée partie civile.