Dans la première partie de ce document, nous avons montré comment la Troïka avait entamé un travail de déstructuration systématique de la République au plan politique.
Dans cette deuxième partie, nous allons essayer comment ce même travail a été fait sur le plan diplomatique.
En effet, au plan diplomatique, il y a lieu de signaler les dérapages et sorties de route du président provisoire Moncef Marzouki et du ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam.
Les plus déroutantes et les plus spectaculaires, à l’actif de Marzouki, ont été de toute évidence: l’acceptation de la remise au pouvoir libyen postrévolution du Premier ministre libyen de Kadhafi, Masmoudi Baghdadi; la rupture des relations avec la Syrie et son corollaire l’abandon de la colonie tunisienne dans ce pays à son sort; l’incitation par des prédicateurs salafistes djihadistes qui ont occupé les mosquées du pays; au djihad armé dans ce pays pour les hommes et au djihad nikah pour les jeunes femmes.
Viennent ensuite sa condamnation, en février, du dernier essai nucléaire de la Corée du Nord, «considéré comme une menace contre la paix et la sécurité dans la région», ses critiques virulentes contre la monarchie marocaine, en juillet 2012, l’échec de sa convocation pour la tenue, à Tunis, du Sommet Maghrébin, le rejet sans appel par les pays maghrébins de sa proposition de l’ouverture unilatérale des frontières tunisiennes au mouvement des personnes et des capitaux maghrébins, les menaces proférées à partir de Qatar contre l’opposition tunisienne…
Au catalogue des bourdes du président provisoire, figure également sa condamnation aux Nations unies de la déposition du président Morsi par les militaires et son effet collatéral la provocation d’une crise diplomatique sans précédent avec l’Egypte et les Emirats Arabes Unis.
Quant au ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam, il s’est distingué par l’affaire Sheratongate et par «le détournement de 1.000 MDT» pour son compte personnel, du moins selon la blogueuse Olfa Riahi.
Quant à son successeur, Othman Jerandi, il a brillé par son mauvais rendement et surtout par son immobilisme. Il n’est pas parvenu à organiser le retour des salafistes tunisiens de Syrie dont plusieurs représentants de la société civile ont obtenu la libération auprès des autorités syriennes.
Il n’a pas su également réagir à temps et contenir les dérapages de langage de certains proches du parti Ennahdha qui ont accusé les Algériens d’être à l’origine du guet apens d’Echaambi et du massacre de 8 militaires. Une négligence qui lui a valu des réprimandes algériennes avant d’être obligé de se déplacer à Alger pour présenter ses excuses.
Globalement, la diplomatie tunisienne a beaucoup perdu de son efficience et a brillé par son atonie.
A l’extérieur du pays, la Tunisie est, actuellement, classée parmi les pays les plus dangereux du monde. Destination touristique confirmée, depuis les années 60, la Tunisie est, aujourd’hui, boudée par les touristes. Et même ceux qui osent la visiter, ils y séjournent uniquement dans les hôtels et n’en sortent pas comme dans des ghettos.
Les chancelleries étrangères multiplient les communiqués pour déconseiller à leurs compatriotes de visiter la Tunisie. Le pays, par l’effet de la déstructuration des services de sureté (police, gendarmerie, douane –“les gardiens de l’Etat“ pour reprendre l’expression de Platon) avec la complicité, criarde, de l’ancien ministre de l’Intérieur nahdhaoui, Ali Larayedh, est devenu un nid de bandits, de coupeurs de route, de trafiquants d’armes, de contrebandiers, et de mafias de toutes sortes.
Pis, la Tunisie a acquis, au temps des nahdhaouis, la sinistre réputation d’être transformée, à la faveur d’une frontière poreuse de plus de 3.000 km, un entrepôt d’armes (découverte par hasard de plusieurs caches d’armes) et un incubateur de terroristes avec la découverte, également par hasard, d’essaims de terroristes dans les montagnes de Chaambi et les hauteurs du nord-ouest et d’autres au Mali, en Irak et en Syrie.
Suivra : «La déstructuration systématique de la République : Au plan économique»