éfense en région parisienne (Photo : Miguel Medina) |
[23/10/2013 06:05:54] Paris (AFP) Les chefs d’entreprises français sont les plus pessimistes au sujet de l’économie de leur pays mais font preuve en 2013 d’un regain d’optimisme sur leur propre activité, selon une étude diffusée mercredi.
Les dirigeants d’entreprises français “affichent un manque de confiance dans l’économie nationale avec un indice à 35,17, un chiffre qui contraste avec la moyenne mondiale qui est de 48,85”, indique le groupe Sage dans un baromètre conduit cet été auprès de 11.000 entreprises dans 17 pays. La confiance affichée la plus élevée est celle de Singapour (61,63).
La France présente ainsi le taux de confiance le plus bas avec le Portugal (37,36) et l?Afrique de Sud (39,92). “L?Espagne, pourtant davantage touchée par la crise, se montre plus confiante (43,19)”, commente Sage, qui est l?un des principaux fournisseurs mondiaux de logiciels de gestion pour les entreprises de taille petite et moyenne.
De plus, cet indice de confiance dans l’économie française est quasiment identique à celui de l’été 2012 (33,36).
“C’est un phénomène assez spécifique à la France, un manque de confiance des Français dans l’économie de leur pays”, a commenté Antoine Henry, directeur de Sage France, dans un entretien accordé à l’AFP.
“A mon avis, les raisons sont moins réelles et économiques que psychologiques”, a-t-il ajouté. “Quand un chef d’entreprise n’a pas confiance dans la santé de son pays pour des raisons plutôt psychologiques, on a un risque qu’il investisse moins”, a-t-il ajouté.
En revanche, concernant leur propre activité, les chefs d’entreprise de l’Hexagone se montrent bien plus optimistes qu’il y a un an, avec un indice de confiance dans leur activité de 55,16 points, soit une augmentation de 9,61. Ce chiffre reste néanmoins le plus bas de tous les pays étudiés à l’exception du Portugal.
23% des patrons français considèrent que la lourdeur des procédures administratives et des réglementations est le principal obstacle à l?entrepreneuriat en France, indique l’étude tandis que 19% citent le niveau d?imposition comme étant un problème majeur et 15% l’attitude du gouvernement envers l’entreprise, un taux parmi les plus élevés.
Au niveau mondial, la bureaucratie est également citée en premier, avec un taux moyen un peu supérieur (25%). A titre de comparaison les Etats-Unis affichent 27% et le record revient à la Pologne avec cet obstacle cité en premier par 36% des chefs d’entreprises.
“On voit bien que la bureaucratie est un phénomène mondial et pas uniquement français”, souligne M. Henry.
Quant au niveau d’imposition, il souligne que ses clients français évoquent surtout le besoin de “stabilité fiscale”.
“Ils ont besoin de visibilité pour savoir exactement quelles pressions fiscales ils vont subir et cela me semble particulier à la France”, dit-il.
L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 11.734 entreprises dans 17 pays (États-Unis, Canada, Allemagne, Autriche, France, Royaume-Uni, Espagne, Afrique du Sud, Malaisie, Singapour, Irlande, Pologne, Suisse, Portugal, Brésil, Maroc et Tunisie), par courrier électronique entre le 31 juillet et le 28 août. Le nombre de répondants en France a été de 862.