La sortie de récession demeure fragile pour la France

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çais (Photo : Andreas Solaro)

[23/10/2013 06:26:11] Paris (AFP) La France est sortie de récession, mais ses perspectives de croissance demeurent fragiles avec une fiscalité et un chômage élevés et des exportations trop timides, affirme l’agence de notation Standard & Poor’s dans une étude publiée mercredi.

“Les bases d’une reprise solide et de long terme ne sont pas encore réunies”, en dépit du récent regain d’activité, estime l’agence dans ce rapport intitulé “L’économie française sort de la récession mais demeure fragile”.

S&P table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,7% en 2014 et de 1,4% en 2015. Malgré cette timide reprise, la France restera dans une situation de rattrapage bien au-delà de 2014, poursuit-elle.

Selon l’agence, l’économie française devrait ainsi accuser à la fin 2014 un retard cumulé de 3,5 points de PIB par rapport à sa croissance potentielle.

Elle ne fait en revanche aucun commentaire sur la note souveraine de la France, actuellement “AA+”, dans ce document. S&P avait été la première des grandes agences de notation à priver la France de son prestigieux “AAA”, la meilleure note possible, en janvier 2012.

“L’amélioration de la situation économique française au deuxième trimestre a coïncidé avec celle de la zone euro”, poursuit-elle dans ce rapport. “Mais, des données plus récentes suggèrent un ralentissement du mouvement au deuxième semestre 2013”.

S&P prévoit que la consommation des ménages ne progressera que de 0,4% sur l’ensemble de l’année 2013, et de 0,2% en 2014 en raison de l’alourdissement de la fiscalité sur les ménages au profit des entreprises, qui pèsera sur le pouvoir d’achat des Français.

La consommation des ménages ne devrait véritablement s’améliorer qu’en 2015, avec une progression de l’ordre de 1,2% selon S&P, grâce à un début d’amélioration sur le front du chômage et à condition que la pression fiscale soit stabilisée.

Quant aux exportations, elles restent affectées par la dégradation de la compétitivité de la France même si elles devraient profiter de l’amélioration de la demande dans le reste de l’Europe au cours des 24 prochains mois.

Mais des pays comme l’Espagne, qui ont connu un regain de compétitivité, pourraient affecter les performances de la France à l’export, estime S&P, de même que la hausse de l’euro, qui constitue un handicap supplémentaire pour les exportations françaises hors zone euro.

Autre facteur d’incertitude pour la France, les investissements des entreprises, qui étaient inférieurs de 6,3% à la fin du deuxième trimestre à leur moyenne de 2007.

L’agence estime ainsi que l’investissement des entreprises devrait progresser d’environ 1,8% en 2014, après un recul de 2% en 2013, avant d’accélérer le rythme en 2015 (+4%). Malgré cette reprise, il devrait être à la fin 2015 inférieur de 2,9% à ce qu’il était en 2007.

Mais son redressement durable dépend d’un retour à la confiance qui pourrait être retardé par l’instabilité fiscale actuelle, met en garde S&P. Même chose pour la consommation et l’épargne des ménages, qui pourraient être affectées par un alourdissement des impôts au-delà de 2014.