és de Gad allongés au sol pour bloquer tout passage, le 23 octobre 2013 à Josselin (Photo : Fred Tanneau) |
[24/10/2013 04:09:38] Josselin (France) (AFP) Les salariés voués au licenciement de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, qui manifestaient depuis mardi leur colère dans une autre usine du groupe à Josselin, ont obtenu le doublement de leur prime de licenciement mercredi soir, au terme d’une réunion organisée avec la direction à la préfecture du Finistère à Quimper.
La société d’abattage de porcs Gad SAS a accordé aux 889 salariés du groupe qui vont perdre leur emploi, en grande majorité à Lampaul-Guimiliau (Finistère), “un doublement de ce qu’on appelle la prime supra légale” de licenciement, a annoncé mercredi en fin de soirée à la presse le préfet du Finistère Jean-Luc Videlain, en saluant une “avancée significative”.
“Ce n’est pas assez mais ce n’est pas rien”, a réagi Olivier Le Bras, délégué central FO, après la réunion qui avait démarré en milieu de journée. Il a précisé à l’AFP que les syndicats allaient proposer aux salariés la levée du blocage de l’abattoir de Josselin, lors d’une assemblée générale prévue jeudi en fin de matinée.
élégué central FO, après une réunion avec la Cecab, actionnaire majoritaire de Gad, le 23 octobre 2013 à Quimper (Photo : Fred Tanneau) |
En fin d’après-midi, seule une trentaine de salariés de Lampaul-Guimiliau se trouvaient encore devant l’usine de Josselin, a constaté l’AFP.
Mardi, des heurts y avaient opposé des salariés de Lampaul-Guimiliau, sacrifié dans le plan de continuation de Gad, à ceux de Josselin, où Gad a choisi de concentrer ses activités. Les manifestants, qui bloquaient le site, ont été évacués mercredi par les CRS.
Le doublement des primes supra-légales représente “400 euros par année d’ancienneté, plafonné à 25 ans”, a indiqué Olivier Le Bras, en ajoutant que les salariés avaient aussi obtenu des primes de 2.000 euros jusqu’à trois ans d’ancienneté et de 2.200 euros ensuite.
Des intérimaires roumains embauchés
La Cecab, coopérative agricole bretonne, actionnaire majoritaire de Gad, a également acccepté “le paiement des journées de grève” en échange de la levée du blocage de ses sites, a également indiqué Olivier Le Bras.
Faciliter la reconversion
Alain Perrin, le directeur général adjoint de la Cecab, a pour sa part estimé que l’accord trouvé mercredi permettra “un déblocage des sites et une sortie” du conflit.
à Josselin, le 23 octobre 2013 (Photo : Fred Tanneau) |
La direction, dans un communiqué, a également souligné que la Cecab “s’est engagée à faciliter tout projet de reconversion permettant de recréer des emplois sur les sites industriels de Lampaul et Saint-Nazaire”, sans plus de précisions.
Lors d’une suspension des discussion, Jean-Marc Détivelle, délégué FO, avait affirmé que coopérative était d’accord “pour qu’un repreneur se positionne pour les sites de Lampaul ou de Saint-Nazaire, à condition que ça ne fasse pas concurrence au site de Josselin”. Or, “Lampaul est un abattoir, Saint-Nazaire un atelier de fabrication de charcuterie, au bout d’un moment on va être en concurrence”, a-t-il relevé.
Le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a exclu de son côté toute prise de participation de l?État ou nationalisation de Gad. Mais sur le site de Lampaul-Guimiliau, “il faut faire en sorte qu’on puisse de nouveau créer une activité, pas forcément un abattoir”, a-t-il ajouté dans une interview aux Echos.
Mercredi dans la matinée, avant la tenue des négociations à Quimper, les CRS avaient dégagé les abords de l’abattoir Gad de Josselin, bloqué depuis la veille par des salariés de Lampaul-Guimiliau.
Forçant le barrage mis en place depuis 24 heures, ils ont formé un cordon pour permettre à une demi-douzaine de camions de sortir de l’usine. Des manifestants qui s’étaient couchés devant un poids lourd ont été traînés au sol et un CRS a été assez violemment bousculé par les manifestants.
Deux d’entre eux ont été blessés, “dont un a eu la main éclatée par un coup de matraque et un autre a reçu un coup sur la tête et va devoir faire une radio des cervicales”, a déclaré à l’AFP Patrick Le Goaf, délégué du personnel FO de l’abattoir de Lampaul. David Myard, directeur de cabinet du préfet du Morbihan, a fait état de deux blessés “très légers” pris en charge par les pompiers.
En redressement judiciaire depuis février, Gad, victime de la crise de la filière porcine, a présenté un plan de continuation de l’activité. Ce plan a été validé le 11 octobre par le tribunal de commerce de Rennes, qui a entériné la suppression de 889 emplois.