îne de production chez PSA Peugeot-Citroën à Poissy, près de Paris, le 27 janvier 2012 (Photo : Thomas Samson) |
[24/10/2013 10:06:21] Paris (AFP) Direction et syndicats de PSA Peugeot Citroën entérinent officiellement jeudi un accord de compétitivité, qui garantit la pérennité des sites en France d’ici 2016 en échange d’efforts des salariés, en particulier de modération salariale, avec pour but le redressement du groupe en proie à des difficultés persistantes.
La signature officielle de ce “nouveau contrat social” est prévue en présence du président du directoire du groupe, Philippe Varin, à l’issue d’un comité central d’entreprise.
Au terme de négociations lancées en mai, cet accord a reçu l’aval de quatre syndicats sur six, FO (18,4%), la CFE-CGC (17,86%), le GSEA (14,2%) et la CFTC (11,7%), seules la CGT et la CFDT s’étant prononcées contre.
La CGT a qualifié cet accord de “contrat antisocial” qui “réduit la paie, réduit les droits et menace la vie des salariés par la mobilité et la flexibilité aggravée”.
Dans Les Echos jeudi, le directeur des ressources humaines Philippe Dorge répond que “les employés ne verront pas leur feuille de paie baisser”.
FO a signé pour “donner à la direction les moyens d’assurer l’avenir (des) emplois en France, comme elle s’y est engagée”. La CFTC a mis en balance “la situation du groupe” et “les efforts demandés”. Pour le GSEA, “ce dispositif doit contribuer à permettre à PSA de sortir de l?ornière”.
Les difficultés de PSA persistent, en effet, en dépit d’un plan de restructuration lancé en juillet 2012 qui prévoit la suppression de plus de 11.200 emplois entre mai 2012 et mai 2014, via notamment la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, près de Paris.
PSA subit toujours la mauvaise santé du marché européen, où il réalise 58% du total de ses ventes. Il a vu son chiffre d’affaires baisser au troisième trimestre et pourrait réduire la voilure de son alliance avec l’américain General Motors.
ésident du directoire du groupe, le 12 juillet 2012 à Paris (Photo : Patrick Kovarik) |
Ses ventes ont reculé de 3,7% sur un an et de 3,8% sur les neuf premiers mois de l’année, selon des chiffres publiés mercredi.
Efforts salariaux et flexibilité
Le groupe avait essuyé l’an dernier une perte nette record de 5 milliards d’euros. Il maintient pourtant ses objectifs, notamment de réaliser 1,5 milliard d’euros d’économies à l’horizon 2015.
Selon M. Dorge, les analystes “tablent sur une reprise très progressive des ventes de voitures en Europe”.
Les efforts salariaux devraient “apporter 100 millions d’euros auxquels s’ajouteront 25 millions d’euros liés à la flexibilité et à la compétitivité”, selon M. Dorge.
Au terme de cet accord, PSA s’engage à maintenir ses sites en France d’ici à 2016 et à augmenter la production. Le constructeur prévoit de fabriquer environ 930.000 véhicules dans ses usines d’assemblage cette année. La production devrait passer “autour d’un million” d’unités en 2016 dans les cinq usines qui resteront après la fermeture d’Aulnay (Seine-Saint-Denis) qui produit cette semaine son dernier véhicule.
PSA promet également de lancer “au moins un nouveau modèle” dans chaque usine entre 2014 et 2016 et d’investir 1,5 milliard d’euros.
En contrepartie, les salariés sont appelés à la modération salariale. Au final, le texte préserve les fondamentaux de la rémunération des salariés, dont le 13e mois, mais prévoit un gel des augmentations générales en 2014, et un budget d’augmentations individuelles “adapté”. Pour les deux années suivantes, les augmentations dépendront notamment des performances de l’entreprise.
Il prévoit aussi une annualisation des RTT avec une partie des jours à des dates imposées et des heures supplémentaires majorées de 25% au lieu de 45% mais avec une prime de 15 euros au-delà d’un certain seuil.
Une plus grande flexibilité dans l’organisation du temps de travail est imposée, ainsi que la mise en place de congés seniors, qui pourraient concerner 2.500 à 3.000 salariés sur 3 ans.
Sur l’emploi, l’accord stipule que, pour l’heure, le groupe ne peut fixer “aucun objectif de recrutement” en CDI. Il est conclu pour une durée indéterminée, mais prévoit qu’en cas de “retour à bonne fortune” et au plus tard en 2016, les signataires se réuniront pour “convenir des évolutions” de l’accord.