PSA : l’usine d’Aulnay va livrer sa dernière voiture

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Aulnay-sous-Bois, le 28 janvier 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

[25/10/2013 04:29:58] Aulnay-sous-Bois (AFP) L’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois va livrer vendredi matin sa dernière voiture avant une fermeture définitive du site en 2014, un scénario qui, promet la direction, ne devrait pas se répéter en France avant trois ans grâce au plan de compétitivité signé jeudi.

La fermeture de l’usine de Seine-Saint-Denis, ouverte en 1973, était la mesure la plus emblématique du plan de restructuration du groupe automobile annoncé en juillet 2012.

Le gouvernement Hollande avait dans un premier temps jugé “inacceptable” le plan qui prévoit aussi 1.400 postes en moins à Rennes et critiqué violemment la gestion de PSA, mais il n’a pu empêcher que l’usine ferme ses portes, plus de 20 ans après celle de Renault à Boulogne-Billancourt.

Les chaînes, dont l’immense atelier de montage employait encore mille personnes avant juillet 2012, sont depuis longtemps immobiles.

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ésident du directoire de PSA, le 24 octobre 2013 à Paris (Photo : François Guillot)

Le site a d’abord été paralysé par une grève de quatre mois, entre janvier et mai. Puis, très vite après la signature du plan social qui supprime 8.000 emplois dont 3.000 à Aulnay, des salariés sont partis par centaines.

Depuis, la production qui pouvait atteindre 700 voitures par jour quand l’usine tournait à plein régime, n’a jamais repris. Aujourd’hui, une poignée de C3 patiente sur la ligne d’assemblage, et selon plusieurs ouvriers, les descendre de la chaîne prendra un quart d’heure.

La dernière voiture à sortir vendredi sera nommée « Citroën C3 Héritage ». Elle sera achetée par Citroën Héritage, le conservatoire de la marque Citroën, qui devrait rester à Aulnay.

Selon la direction, le reclassement des salariés “avance” et neuf salariés sur dix, “c’est-à-dire 2.700 personnes du site, sont reclassés ou en cours de reclassement”.

Pièces détachées

“Moins de 300 personnes ne se sont pas encore manifestées”, a par ailleurs indiqué PSA. Mais selon les syndicats, un millier de personnes attendent encore sur le site de savoir quand et où ils vont pouvoir partir.

La phase de départs volontaires du plan social se termine le 31 décembre. Commencera ensuite une phase contrainte, pendant laquelle la direction doit proposer des reclassements en interne, avant l’envoi des premières lettres de licenciement le 1er avril.

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Aulnay-sous-bois, le 10 avril 2013 (Photo : Fred Dufour)

“Nous proposerons une solution à chaque salarié”, avait garanti le patron du groupe Philippe Varin.

A compter de vendredi, l’usine d’Aulnay fabriquera des pièces détachées jusqu’à sa fermeture définitive en 2014, dont la direction refuse pour l’heure de préciser la date.

Roger, maître d??uvre pendant 19 ans, a retrouvé grâce à ses qualifications du travail dans les ateliers de maintenance de la SNCF. “Je n’avais jamais fait de CV ni de lettre de motivation, il a fallu que je m’y mette à 49 ans”, explique-t-il, amer de cette fermeture brutale malgré les 70.000 euros d’indemnité touchés: “c’est la pire des choses, on a fait ça tout sa vie et on nous oblige à aller travailler ailleurs”.

Sur le site de 170 hectares, PSA a promis de créer 1.500 emplois en implantant d’autres entreprises. Jusqu’ici, seule l’arrivée d’IDLogistics (540 emplois) semblait assurée, mais la direction a annoncé jeudi que quatre groupes industriels “à haute valeur ajoutée”, notamment “dans le domaine de l’éco-industrie” et “de la mobilité”, pourraient s’implanter, créant un peu plus de mille emplois à horizon 2020.

Au total, le groupe PSA Peugeot-Citroën, qui a enregistré une perte abyssale de 5 milliards d’euros en 2012, veut supprimer 11.200 emplois en deux ans face à l’effondrement des ventes en Europe.

Et comme les perspectives restent déprimantes, un accord de compétitivité, baptisé “nouveau contrat social”, a été signé jeudi par les syndicats et Philippe Varin.

Au terme de cet accord, PSA s’engage à maintenir ses cinq sites (hors Aulnay) en France d’ici 2016 et à augmenter sa production, qui doit atteindre environ 930.000 véhicules cette année et “autour d’un million” dans trois ans.

En contrepartie, les salariés sont appelés à la modération salariale et à une plus grande flexibilité dans l’organisation du temps de travail.