Le coût le plus élevé des pratiques frauduleuses revient au secteur de l’agroalimentaire et celui des banques, assurance et finances, avec une charge de 634 mille 224 dinars pour le premier et de 536 mille 867 dinars pour le deuxième avec ses trois fragments. C’est ce que fait ressortir une étude réalisée auprès de 100 entreprises ayant engagé des poursuites judiciaires contre des actes de fraude durant la période 2006-2013.
Pour d’autres secteurs, les coûts des actes frauduleux varient entre 495.591 dinars (agriculture), 103.858 dinars (services autres que les services financiers), 39.027 dinars (commerce et distribution) et 13.250 dinars dans les autres industries.
Présentée jeudi à Tunis par Mehdi Racem, expert de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), cette étude a montré que 48% des pratiques frauduleuses se traduisent par des actes de détournement d’argent alors que 19% sont des opérations de vols des biens.
9,1% de ces pratiques sont des actes de détournement d’encaissement et 8,3% se révèlent comme abus de biens sociaux, indique le rapport.
Les fraudes se manifestent aussi sous forme d’évaluations des biens et des revenus (4,1%), d’extorsions économiques (3,3%), d’offres de pots-de-vins et de détournements de décaissement (2,5%).
D’après l’étude, elles peuvent encore prendre d’autres formes de surévaluations des biens et revenus, des pourboires illégaux (0,8%) ou des conflits d’intérêts (0,5%).
D’après les entreprises enquêtées, les actes frauduleux qui leur ont coûté le plus cher sont les actes de types “offre de pots-de-vin” (850.349 dinars), surévaluation des biens et des revenus (769.480 dinars) et détournements d’encaissements (701.286 dinars).
L’étude a montré qu’environ 92% des actes frauduleux sont commis par des hommes et seulement 8% sont commis par des femmes. Les fraudes commises par les hommes sont plus chers, d’après l’étude dans la mesure où leur coût est évalué à 253.464 dinars alors que celui (le coût) des actes commis par des femmes est estimé à 82.281 dinars.
Par type d’entreprise, les actes de fraude sont très répandus au sein des SARL (sociétés à responsabilités limitées, soit à 82% et aussi dans les sociétés anonymes (SA) à moyenne de 18%.
Par origine du capital, l’étude a montré que les pratiques frauduleuses sont pratiquées le plus dans les sociétés à participation tunisienne avec une moyenne de 90,7% moyennant un coût de 258.087 dinars.
Dans les sociétés à capital étranger, le pourcentage des actes de fraude est estimé à 9,3% avec un coût de 332.563 dinars.
Selon l’étude, ce sont les employés qui sont les premiers impliqués, soit à 85%, dans les pratiques frauduleuses, notamment des opérations de détournement d’argent et de vol des biens, commises au sein des entreprises, et ce par rapport aux dirigeants, actionnaires et associés (10% à 5%) qui se trouvent généralement responsables d’actes de détournement d’encaissement et d’abus des biens sociaux.
L’étude, dont les résultats ont été présentés lors du 1er forum du Centre tunisien de gouvernance d’entreprise (CTGE) sur le thème “renforcement de l’intégrité dans l’entreprise tunisienne”, a montré que 68,7% des actes frauduleux sont détectés par le biais d’audit et que seulement 2% de ces actes ont été dénoncés.
Or, ce sont les actes de fraude dénoncés qui sont les plus chers pour l’entreprise, d’après l’étude qui en a évalué le coût à 1,190 million de dinars.