“Le secteur du commerce apparaît comme le secteur le plus affecté par la baisse du niveau d’activités de la période post-révolution, avec une baisse de 26,7% de la valeur ajoutée en prix constant au cours des dix derniers trimestres (deux ans et demi)”, selon les résultats d’une étude élaborée par le Centre tunisien de veille et d’intelligence économique (CTVIE), portant sur «les effets des perturbations post-révolution sur la croissance économique».
L’étude impute cette baisse à «la chute de la demande suite à l’érosion du pouvoir d’achat du consommateur découlant de la hausse des prix de vente de divers produits et services durant les deux dernières années, à la baisse du niveau de production, en plus des restrictions monétaires et financières que le pays a connues, outre l’absence d’une volonté d’investissement privé».
Mais pas seulement. Car, l’analyse pointe également du doit la baisse du rythme de croissance du secteur qui est due également à l’accroissement de la contrebande et à l’existence de pratiques et d’activités commerciales échappant aux statistiques officielles du commerce, explique encore le centre qui relève de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Les experts du CTVIE se sont également intéressés au secteur du commerce, à l’analyse de six autres secteurs (hôtellerie et restauration, services financiers, transport, poste et télécommunication, entretien et réparation et autres services marchands) sur la période couvrant le premier trimestre 2001 jusqu’au deuxième trimestre 2013, ce qui correspond à 50 observations trimestrielles réparties en 40 trimestres avant la révolution et dix trimestres après.
Les résultats de l’étude montrent que la baisse du rythme d’activités suite aux perturbations enregistrées au cours des 10 trimestres post-révolution a été prouvée sur les sept secteurs objets de l’étude. Ces perturbations concernent tous les phénomènes en rapport avec les mécanismes économiques et sociaux individuels ou collectifs ayant créé des troubles et des changements de comportement économique par rapport à la situation précédant la révolution, d’après une définition de l’étude.
Pour les secteurs “entretien et réparation”, “services financiers” et “autres services marchands”, les effets de la baisse de la croissance sont assez faibles, estimés respectivement à 0,7%, 1,3% et 6,7%. Les secteurs de l’hôtellerie et la restauration, transport et postes et télécommunications ont enregistré, pour leurs parts, des baisses plus élevées avec respectivement 9,2%, 10,5% et 12,5%.