Portugal : la tension monte contre un nouveau budget de rigueur

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érité à Lisbonne le 19 octobre 2013 (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[26/10/2013 11:45:38] Lisbonne (AFP) Le Portugal s’apprêtait à vivre samedi une nouvelle journée de manifestations contre la politique d’austérité menée sous la tutelle de ses créanciers internationaux, qui exigent toujours plus de sacrifices de la population.

Le mouvement citoyen “Que se lixe a troika” (“Que la troïka aille se faire voir”), issu de la mouvance des Indignés, espérait mobiliser “des milliers de personnes dans les rues de tout le pays” lors des rassemblements prévus à partir de 14H00 GMT à Lisbonne, Porto (nord) et dans une douzaine d’autres villes.

En mobilisant des centaines de milliers de personnes le 15 septembre 2012 puis le 2 mars dernier, ce collectif s’est placé en première ligne de la contestation du programme de rigueur négocié en mai 2011 par le Portugal avec la troïka UE-BCE-FMI, en échange d’un prêt de 78 milliards d’euros.

Samedi “la mobilisation sera importante mais ce n’est pas facile de reproduire des manifestations d’une telle ampleur”, a déclaré à l’AFP Nuno Ramos de Almeida, membre de ce mouvement indépendant des partis politiques et des syndicats.

“L’austérité a pour seul objectif de couper dans les salaires et les retraites, appauvrir la population et démanteler les services publics”, clame le mouvement dans un communiqué dénonçant le nouveau train de mesures de rigueur prévu pour l’an prochain.

Pour atteindre les objectifs fixés par ses bailleurs de fonds et ramener le déficit public à 4% du PIB en 2014, le gouvernement de centre droit a présenté un projet de budget marqué par des coupes sévères dans les salaires et les retraites des fonctionnaires.

Grève des fonctionnaires

Grève des fonctionnaires

Le texte prévoit des économies et des recettes supplémentaires chiffrées au total à 3,9 milliards d’euros, soit 2,3% du PIB, qui viendront s’ajouter à la très importante hausse d’impôts de cette année.

En réaction à la présentation du projet de budget, des dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés samedi dernier à Lisbonne et à Porto, à l’appel de la CGTP, la principale confédération syndicale du pays.

La contestation à la politique d’austérité défendue par le Premier ministre Pedro Passos Coelho se poursuivra dans les semaines à venir avec une nouvelle manifestation de la CGTP vendredi, jour du vote en première lecture de la loi de Finances.

Le 8 novembre les administrations publiques devraient tourner au ralenti en raison d’une grève des fonctionnaires, en colère contre de nouvelles coupes dans leurs salaires, qui seront réduits de 2,5% à 12% pour les revenus dépassant 600 euros bruts par mois.

Après la grève déjà observée vendredi par les salariés de la poste, qui entendaient protester contre sa privatisation, les syndicats des entreprises publiques de transports organiseront une série d’arrêts de travail avant une manifestation nationale le 9 novembre.

Le malaise a gagné également les forces de l’ordre, et les syndicats des différents corps de police ont lancé un appel à manifester le 21 novembre.

En dépit des manifestations de rue, de la mobilisation des syndicats et des critiques de l’opposition de gauche, le gouvernement a toujours réaffirmé sa détermination à garder le cap de la rigueur, dans l’espoir de reconquérir la confiance des marchés financiers et conclure le plan d’aide internationale en juin 2014, comme prévu.