Ce
doit être, d’abord et avant tout, un chef! Dans le contexte national actuel, le
trait de caractère devrait primer sur le CV. Il doit être excellent sous tous
rapports, les affinités avec le bon peuple… en prime.
Le compte à rebours, pour le choix du chef du gouvernement, a démarré. Le pays
retient son souffle et en même temps spécule à fond la caisse sur le futur
“élu“. Le dialogue ayant commencé le vendredi 25 octobre, c’est le jeudi 31,
date butoir figurant au calendrier du dialogue, que le pays découvrira le visage
du candidat consensuel. C’est lui qui aura cette mission historique de conduire
le pays sur cette dernière ligne droite de la transition.
Le “Jury“ a été constitué le vendredi même et le travail a commencé sur les
chapeaux de roue. On aimerait que ce jury s’astreigne à une méthodologie neutre
et objective pour conclure son choix. On aimerait que ce choix n’apparaisse pas
comme un arrangement. L’idée serait que le peuple soit convaincu que le choix
émane d’un travail de profilage qu’on ne peut pas contester.
Le choix du jury et la validation populaire
Le “Grand Jury“ sera maître du choix. Mais il ne faut pas oublier que le bon
peuple doit valider. Il faut prévenir toute action de rejet. L’opinion
s’accommoderait mal d’une personnalité catapultée ou parachutée. Un chef de
gouvernement doit être “adopté“ par le bon peuple pour pouvoir, d’abord,
convaincre et, ensuite, être entendu.
Le nouvel “élu“ doit apaiser et rassurer. Le peuple tunisien a inventé les
règles de base de la gouvernance en politique. Son chef, il l’a lié par les
termes d’un mandat clair et net, élaborés dans les années de braise, pendant la
lutte pour l’indépendance. Il doit savoir “commander au combat, mais à la fois
garantir le résultat“.
Comment pouvoir évoluer dans le choix?
La matrice du choix
Le travail de profilage peut se résumer à une épreuve où il faut matcher des
contraintes avec des objectifs. En l’occurrence le cadre matriciel est fin prêt.
Les objectifs de la révolution sont connus de tous: emploi, liberté et dignité
nationale. Et les contraintes du moment sont bien identifiées: le retour de la
confiance, de la stabilité et de la sécurité. Le matching peut commencer.
On aimerait que les coefficients de notation soient rendus publics. On aimerait
savoir de quelle manière on a optimisé le panachage entre les qualités humaines
et managériales, et le réalisme politique du candidat.
Ainsi, nous estimons que trois profils doivent être exclus, a priori, en
l’occurrence le cavaliere, le bougon et le grognon.
Le “Cavaliere“ -qui promet de raser gratis dès demain. Le “bougon“ -qui nous
promettrait “les larmes, la sueur et le sang“, en la matière on a déjà donné.
Et, enfin, le “grognon“ -qui voudrait s’acharner à nous faire marcher à la
baguette, parce qu’il nous trouverait nonchalants au travail et pas assez
violents en productivité.
Beaucoup de nominés et le gagnant est…
On doit se féliciter que la liste des nominés est assez fournie. Les candidas ne
manquent pas. Le choix dépendra des aspects que voudront privilégier les membres
du jury. L’audience internationale doit compter. L’attention au dialogue
national est à prendre en compte. Le courage des idées est incontournable. La
sensibilité au développement régional est fondamentale. Le sens de l’instant et
la volonté de dialogue ainsi que le courage d’engager la rupture sont
impératifs.
Grattez sous nos lignes et vous trouverez déjà le nom. Et le gagnant est… mais
bien sûr il fallait y penser!