La chaîne de télévision Nessma vient de publier un communiqué pour dénoncer les menaces dont elle fait l’objet à cause de sa couverture du deuxième anniversaire des élections du 23 octobre 2011.
«Nous avons reçu une série de sérieux avertissements où il a été question de représailles à l’encontre des dirigeants de la chaîne et de ses employés poussant l’arrogance jusqu’à menacer de liquidations physiques ou d’actes de violence».
Les responsables de la chaîne ont insisté sur leur respect des règles de base de déontologie journalistique rappelant qu’ils ont tenu à offrir à tous les acteurs de la scène politique tunisienne la chance de s’exprimer sur Nessma sans discrimination aucune.
Ils ont indiqué que les efforts fournis par les journalistes et les chroniqueurs de la chaîne visent à reproduire la réalité tunisienne en toute objectivité et sans mensonges, mystifications ou diffamations.
Les dirigeants de Nessma sont pétrifiés de voir que des parties politiques responsables sur la scène nationale ont lancé à son encontre une campagne haineuse qui pourrait sérieusement menacer l’intégrité physique et morale de ses équipes.
Enfin, un appel est lancé aux instigateurs de la vindicte et des vendettas d’arrêter de faire taire les voix de la haine pour laisser place à une presse libre et responsable et permettre à Nessma d’être une tribune pour ceux qui veulent s’exprimer à propos de la chose publique sans aucun frein ou censure.
Il fallait s’y attendre. Les masques tombent et les terroristes montrent leurs vrais visages, il s’en fallait de peu que le projet d’Emirat islamique ne finisse par prendre réellement forme en Tunisie.
Ceux qui en rêvent, tiennent toujours à le réaliser et pour preuve, les déclarations de Rached El Ghannouchi qui a rappelé à ceux qui y ont cru que dialogue national n’implique pas qu’Ennahdha lâchera le pouvoir: «Nous aurions pu rester au pouvoir, mais nous avons voulu faire des concessions pour sortir de l’impasse car la Tunisie demeure au dessus d’Ennahdha» (sic).
C’est surprenant la capacité de ce vieux renard de la politique de transformer ses défaites en victoire et les échecs en concessions.
Il n’empêche, et comme on le dit très souvent en arabe, «Attabo3ou yaghlibou attatabou3o», ce qui revient à dire «Chasse le naturel, il revient au galop». Quand on a démarré une carrière «politique» par fomenter un coup d’Etat et programmer des attentats terroristes, on ne peut pas achever le parcours par un consensus ou des réalisations démocratiques.
Les composantes politiques tunisiennes sont-elles à ce point naïves ou est-ce que chacune d’elles veut prendre sa part du gâteau feignant d’ignorer les desseins douteux des partis politiques islamistes?
Aujourd’hui, Nessma est menacée, demain, il y aura d’autres chaînes, des radios et des journaux, ensuite c’est tout le souffle de liberté qui sera éteint.