Le terrorisme a encore frappé. La Tunisie est rentrée de plain-pied dans une nouvelle phase redoutable : celle d’attaques contre le tourisme avec un kamikaze qui visait un hôtel à Sousse.
Faut-il céder à l’alarmisme? Faut-il nier l’évidence? Le terrorisme vient de porter un coup fatal à un secteur vital pour l’économie du pays et pour son équilibre et ouverture. Faut-il voir du bon là où il y a le pire? Les forces de sécurité et les services privés des structures hôtelières ont réussi à parer au pire. Reste à savoir s’ils y arriveront encore et si le pays a les moyens de lutte contre le terrorisme pour éviter que le pire ne se produise?
Réagir, expliquer, communiquer, c’est une urgence pour le secteur. Là où l’on veut semer la mort, il faudrait planter la résistance, la vie, la solidarité, le soutien des populations qui vivent du secteur et du peuple en général à ce secteur.
Aujourd’hui et à l’instant même où le procureur de la République arrive sur les lieux de l’explosion, les gens à Sousse et Monastir sont dans les cafés, nagent dans la mer, vaquent à leurs habituelles occupations. Ailleurs, les Tunisien sont sonnés par cette nouvelle phase, annonciatrice du pire.
Face à cette offensive dangereuse, il y a lieu de se mobiliser et rester solidaire du secteur et du pays, car le seul objectif atteint pour le moment est de planter la peur et tuer le tourisme. Comment? Avec quels moyens? D’abord, par de la solidarité et de la mobilisation.
Pourquoi ne pas proposer une marche pacifique et festive qui passe des messages de paix, de solidarité, de vie? Un site web dédié à la Tunisie qui résiste au terrorisme où chaque citoyen qui sort, vit, va au spectacle, fait ses courses, partage des instants de vie qui vont inonder le net? Par la mobilisation des communautés tunisiennes installées à l’étranger …
Ces initiatives privées de la société civile sont importantes et restent tributaires de celles des autorités et de la guerre qu’elles vont faire au terrorisme.
Si l’objectif est d’effrayer les touristes, c’est chose faite. Les opérateurs européens reconnaissent avoir beaucoup de mal à convaincre les touristes à se rendre en Tunisie. Si l’intention est de faire peur aux Tunisiens qui se déploient dans le secteur, ceux-ci en ont pris acte et se sont déjà mobilisés dans le passé. Ils n’hésiteront pas, une fois encore, à descendre dans la rue pour crier haut et fort «touche pas à mon touriste!».
Reste à savoir combien de temps la destination résistera? Jusqu’à quand peut-on continuer à lui asséner des coups? La destination résiste si mal aux violences, à la radicalisation, à l’insécurité…? Elle ne résistera pas au terrorisme et aux attenants-suicide.