à Mondragon, en Espagne (Photo : Rafa Rivas) |
[31/10/2013 09:02:06] Madrid (AFP) La filiale polonaise de Fagor, le groupe d’électroménager basque lourdement endetté, qui emploie 5.700 personnes dans le monde, a déposé le bilan jeudi, a annoncé l’autorité boursière espagnole.
La maison mère de Fagor, la coopérative Mondragon, qui faisait figure jusque là de miracle économique dans une Espagne en crise, avait annoncé mercredi soir qu’elle renonçait à renflouer le groupe d’électroménager, numéro cinq européen dans ce secteur.
Fagor, dans un communiqué adressé à l’autorité boursière (CNMV), a annoncé jeudi que sa filiale polonaise, Fagor Mastercook, avait présenté devant la justice une demande de dépôt de bilan, tandis que le groupe lui-même reste soumis, depuis le 16 octobre, “au régime de pré-dépôt de bilan”.
Cette procédure, récente dans le droit espagnol, accorde aux entreprises un délai supplémentaire avant de passer en redressement judiciaire.
Fagor, qui accuse une dette de 800 millions d’euros selon les médias espagnols, avait annoncé mercredi qu’il risquait de manière “imminente” le dépôt de bilan si Mondragon lui refusait son aide, et que 4.000 emplois directs ou indirects étaient ainsi menacés pour le seul Pays basque.
Le groupe se disait aussi “convaincu qu’une procédure de dépôt de bilan conduirait à la disparition de toutes les activités de l’entreprise et de tous ses postes de travail”, avec de lourdes conséquences pour l’emploi local et pour “des entreprises et coopératives environnantes dont la survie pourrait être remise en cause”.
Environ 2.000 salariés du groupe travaillent au Pays basque, sur un total de 5.642 fin juin. Fagor compte 13 usines dans cinq pays: Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine.
Le coup est dur pour cette région du nord de l’Espagne qui fait figure d’exception dans un paysage économique dévasté, avec un chômage à 15,84%, le taux de plus faible toutes les régions espagnoles, contre une moyenne nationale à 25,98%.