Des bouteilles de vin chez un caviste (Photo : Justin Sullivan) |
[31/10/2013 15:55:45] Paris (AFP) La production mondiale de vin augmente en 2013, retrouvant ses niveaux de 2006, et la consommation se stabilise malgré la contraction des surfaces, a affirmé vendredi l’Organisation internationale du vin (OIV), contredisant les craintes émises par Morgan Stanley.
Partout chez les principaux producteurs, la production viticole est en hausse, atteignant 281 millions d’hectolitres (Mhl) contre 258 en 2012, de l’Europe du Sud (dont la France, +7% à 44 Mhl) aux États-Unis ou à la Nouvelle-Zélande, affirme l’OIV.
Pourtant les surfaces viticoles accusent une baisse continue et ont encore perdu 15.000 hectares au cours de l’année, en particulier en Espagne et en Italie, selon l’OIV.
Entre 2006 et 2013, la viticulture mondiale a perdu un total de 300.000 ha de vignes. Dans ces conditions, estime le directeur général de l’OIV cité dans la note, Federico Castellucci, “la récolte en 2013 a été assez importante, grâce à une productivité qui continue à progresser et malgré le coup d?arrêt que les conditions climatiques adverses avaient provoqué en 2012”.
Une étude de Morgan Stanley publiée jeudi à New York laissait planer la menace d’une pénurie en se fondant sur les chiffres particulièrement bas de 2012, récolte jugée de qualité mais très serrée en volumes.
Selon les statistiques et estimations de l’OIV disponibles fin octobre, dans l?Union Européenne “le niveau vinicole (164 Mhl) peut être qualifié de relativement élevé” et les prévisions des principaux pays envisagent une hausse parfois “très significative”: l’Espagne enregistre une hausse de sa production de 23% à plus de 40 millions d’hectolitres, au Portugal comme en France l?augmentation est de 7% par rapport à 2012. Le redressement le plus significatif s’enregistre en Roumanie, où la production de 2013 est en augmentation de 79% par rapport à 2012, proche de 6 Mhl.
Hors UE, tous les producteurs sont en augmentation: dont les États-Unis (22 Mhl) et surtout le Chili qui “atteint un nouveau record à 12,8 Mhl” selon l’OIV et l’Argentine avec un bond de 27% (à 15 Mhl).
La Nouvelle Zélande enregistre aussi une production record de 2,5 Mhl et l?Australie pourrait atteindre une production estimée à 13,5 Mhl.
Pierre Genest, directeur général adjoint de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux en France (FEVS) juge aussi que parler de “pénurie” est un peu fort: “je n?irai pas jusque-là” a-t-il confié à l’AFP.
“Si on regarde 2013, on retrouve une courbe où le niveau de production est supérieur à la consommation” alors que depuis 2007, le solde production moins consommation était négatif. “Il est clair qu?on est dans une situation où la taille du vignoble européen baisse, mais la taille du vignoble dans le reste du monde augmente. Et si les surfaces diminuent, on peut penser que les évolutions technologiques vont permettre d?augmenter les rendements, ce qui compensera” espère-t-il.
Dans le même temps la consommation semble se stabiliser, fait encore valoir l’OIV – même si les principales données se concentrent habituellement sur les trois derniers mois de l’année. Pour rappel, elle atteignait 243 Mhl en 2012.
Dans son étude, Morgan Stanley soulignait qu’à “court terme, les stocks vont diminuer car la consommation sera dominée par les millésimes des années passées”. Mais quand viendra le tour du millésime 2012, “nous nous attendons à une pénurie avec un bond de la demande et des prix à l’exportation”, estimait-il, avec une crainte particulière pour l’Europe.