Pacte de compétitivité, Cice, Cir : les PME peu convaincues

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ère des Finances à Paris le 15 mars 2013 (Photo : Fred Dufour)

[31/10/2013 15:46:43] Paris (AFP) Une étude rendue publique jeudi souligne la défiance des PME innovantes face aux divers dispositifs mis en place par le gouvernement, tels que le Cice, le Cir ou le Pacte de compétitivité, pourtant qualifiés de “bonnes idées”.

Le Pacte de compétitivité présenté il y a un an par le gouvernement ne répond pas aux attentes de 79% des entreprises innovantes, une situation qui marque un déficit de confiance partagé par ces PME, selon cette étude réalisée par le Comité Richelieu et Global approach consulting entre juillet et septembre sur un panel de 351 entreprises d’innovation et de croissance (EIC).

Ce sondage montre également qu’elles sont 44% à ne pas attendre d’effet du crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui entre en vigueur en 2014 sur leur activité.

Leur confiance dans la pérennité du crédit d’impôt recherche (Cir), un dispositif pourtant plébiscité, est également très écornée: 75% n’y croient pas tandis que 81% ne croient pas à sa stabilité et 87% à sa simplification.

De même, alors que le comité s’était félicité lors de son annonce de l’engagement de l’Etat à réserver 2% de la commande publique aux PME à horizon 2020, les entreprises regrettent aujourd’hui “un manque d’ambition”. Aucune n’en a déjà ressenti les effets, selon l’étude, qui cite un entrepreneur: “un bon début d’idée qui manque d’ambition et de réalisme et qui n’aura sans doute que peu d’effets”.

“On a construit des rails, on a construit des gares et des trains, plein de gens veulent monter dans le train mais pas faire Paris-Marseille en 25 heures”, a regretté Philippe Berna, président du comité Richelieu, représentatif des PME innovantes, et patron de Kayentis, leader mondial du stylo et papier numériques.

“Les PME sont hyper affûtées, prêtes à faire la course”, a-t-il insisté en présentant l’étude à la presse, évoquant “les problèmes de clarté et de stabilité” des mesures annoncées, qui provoquent un manque de confiance de la part des entreprises.

Pour appuyer son reproche de lenteur, il cite l’exemple du statut des Jeunes entreprises innovantes, dont un élargissement des exonérations sociales, acté à l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, n’est apparu que dans le projet de loi de Finances 2014, soit 18 mois plus tard.

A propos du Cir et de son pendant pour l’innovation, le crédit impôt innovation (C2I), il estime que “les patrons de PME innovantes préfèrent renoncer à le contracter et ne pas se donner les moyens d’investir” plutôt que de tout prévoir en fonction et prendre le risque qu’il soit supprimé ou modifié avant que le chèque n’arrive.