La réunion de la BCE au centre des attentions à la Bourse de Paris

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[02/11/2013 08:00:39] Paris (AFP) La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) devrait concentrer l’attention des investisseurs la semaine prochaine à la Bourse de Paris, les derniers indicateurs en zone euro alimentant les spéculations autour d’une baisse des taux.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a à peine progressé (+0,02%) pour terminer à 4.273,19 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 17,36%.

“Le principal événement en Europe sera la réunion de la BCE” jeudi, soulignent dans une note les économistes du bancassureur ING.

Après “la forte baisse de l’inflation et le nouveau record du chômage”, “la force de l’euro amplifie la tendance déflationniste” et “nous ne serions pas surpris de voir Mario Draghi”, le président de l’institution de Francfort, “inclure les taux de change comme un risque pesant à la baisse sur l’inflation dans sa déclaration”, estiment-ils.

Pour cette réunion, la question qui se pose est celle d’une “intervention de Mario Draghi sur les changes”, puisque “pas mal de groupes en ont pâti”, juge également Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital.

“L’extrême vigueur de l’euro pose un problème” et “nous ne pouvons pas imaginer que la BCE n’en soit pas dérangée”, souligne aussi Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions d’Amundi.

“Il y a aussi une inflation bien plus faible qu’anticipé”, sachant qu'”il faut remonter à 2009 pour avoir de tels niveaux”, complète-t-il.

Selon lui, “la BCE est la moins accommodante des banques centrales” mais il y a maintenant une “pression claire pour qu’elle aussi soit plus agressive”.

La réduction du taux directeur de la BCE, à 0,25% contre 0,5% actuellement, est dans toutes les têtes, mais la plupart des analystes ne tablent pas pour autant sur sa concrétisation dès la semaine prochaine.

L’institut pourrait simplement envoyer un premier message en ce sens, pour une réduction effective “à la réunion de décembre”, comme le prévoit BNP Paribas dans une note.

Mais l’institut monétaire pourrait aussi choisir d’annoncer un nouveau LTRO (prêt aux banques à long terme), selon nombre d’analystes.

Parmi les autres événements macroéconomiques à l’agenda la première estimation du produit intérieur brut des Etats-Unis pour le troisième trimestre est attendue mercredi. La croissance américaine devrait enregistrer un ralentissement, prévoit Natixis.

Cela va peut-être permettre de “commencer à avoir une idée assez précise de l’impact” de l’impasse budgétaire qui a paralysé l’administration du pays pendant deux semaines, note M. Lamielle.

Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage outre-Atlantique sont aussi prévues ce jour-là. Jeudi, une décision de la Banque centrale d’Angleterre (BoE) est aussi attendue.

Du côté des entreprises, la saison des résultats touchera à sa fin avec encore quelques publications d’entreprises de premier plan comme Alstom.

“Jusque-là le marché prend bien” les différentes nouvelles, même négatives, constate M. Boscher.

Un retour à l’avant-Lehman ‘à portée de main’

La place parisienne a en effet amélioré cette semaine son record annuel en séance, à 4.309,92 points, malgré beaucoup de résultats décevants et les interrogations suscitées par la Réserve fédérale américaine (Fed).

La banque centrale américaine a maintenu inchangée sa politique accommodante. Cela n’a pas empêché les investisseurs de se poser beaucoup de questions notamment sur le calendrier d’un début de réduction de ses achats d’actifs, annoncé depuis longtemps mais jusqu’ici toujours reporté.

“Si la sémantique du communiqué final a faiblement changé par rapport au mois précédent, l’incertitude demeure quant au timing” de la réduction, observent les économistes de Natixis dans une note.

Les marchés “sont plus sensibles au comportement des banquiers centraux qu’à l’économie réelle”, note M. Boscher. Ainsi “les publications d’entreprises ne sont pas très bonnes”, poursuit-il, mais la place parisienne “n’y est pas très sensible”.

Ce qui n’empêche pas les investisseurs d’avoir “plus d’exigence”, notamment en ce qui concerne les “valeurs de père de famille”, comme Technip par exemple, qui a payé au prix fort une publication décevante, souligne M. Lamielle.

Au total, “le marché est solide”, et du coup, selon M. Boscher, le seuil symbolique des 4.332,66 points –à savoir le niveau de clôture de la dernière séance avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008– est désormais “à portée de main”.

Euronext (CAC 40)