Le secrétaire d’Etat chargé de l’Energie et des Mines, Nidhal Ouerfelli, a nié l’intention de la Tunisie d’extraire, prochainement, le gaz de schiste, précisant que cette opération nécessite un consensus national.
En marge des travaux du dialogue national sur l’énergie, organisé vendredi, dans le gouvernorat de Tunis, Ouerfelli a avancé que l’extraction du gaz de schiste est l’une des solutions devant permettre de développer les ressources énergétiques non conventionnelles, sauf que cette extraction exige des études environnementales approfondies.
Le ministère de l’Industrie a lancé un dialogue national sur l’énergie, dans tous les gouvernorats, auquel participent des spécialistes et des experts en vue d’établir une stratégie dans le domaine de l’énergie au moment où la production nationale de l’énergie et du gaz connaît une baisse.
Le gouvernement a engagé des réformes dans le domaine de la subvention de la consommation de l’énergie. Parmi ces réformes figurent la suppression de la subvention au profit de la plupart des usines de ciment qui accaparent un taux important de la subvention dans le domaine de l’électricité.
En contrepartie de la levée de la subvention octroyée à ces usines, les prix du ciment seront libéralisés. Ouerfelli a fait remarquer que le marché du ciment, en Tunisie, ne sera pas influencé par cette décision, d’autant que ces usines produisent, annuellement, environ 12 millions de tonnes alors que la consommation locale en cette matière oscille entre 7 et 8 millions de tonnes.
Selon Ouerfelli, la stratégie du secteur de l’énergie sera basée sur le renforcement de l’efficacité énergétique et la rationalisation de la consommation. Il s’agit également d’explorer de nouvelles localisations des hydrocarbures, outre le développement du raccordement électrique aux plans maghrébin et européen.
Pour sa part, le directeur général de l’énergie Rachid Ben Dali a fait savoir que la Tunisie a produit 3 millions 166 mille tonnes de pétrole en 2012, enregistrant une baisse de 1% par rapport à 2011.
De même, la production de gaz a reculé à 3,493 millions de kilos tonnes, a-t-il ajouté. La production de l’électricité a augmenté de 10%, au cours de l’année 2012, pour atteindre 16.800 giga Watts heures, dont 13680 ont été produits par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), alors que la production d’énergies renouvelables n’a pas dépassé les 2%. La consommation des dérivés de pétrole a progressé de 3% (3,806 millions de kilos tonnes équivalent de pétrole (ktep), à la fin de 2012, alors que la demande du gaz naturel a augmenté de 10% pour atteindre 5,263 millions de ktep, selon le responsable.
Ben Dali a fait remarquer que la balance énergétique a enregistré un déficit de 1,600 million Ktep, au cours de l’année 2012, contre un déficit de 1 million ktep en 2011, alors que le taux d’indépendance énergétique a baissé pour passer de 87% en 2011 à 81% en 2012. Le ministère de l’Industrie prévoit un déficit structurel de la balance budgétaire de 3,5 millions tonnes Ktep en 2020 et de 7,7 millions Ktep en 2030, si la Tunisie ne parvient pas à réaliser des découvertes énergétiques à haute valeur ajoutée.