Les sabots pour autos viendront-ils à bout de la gabegie qui règne dans les lieux de stationnement de la Capitale ainsi que dans nos principales villes de l’intérieur? Rien n’est moins sûr. Ces odieux “sabots jaunes“ ne peuvent pas rapporter gros aux municipalités. Pas plus qu’ils n’éduqueront les Tunisiens au stationnement discipliné. Par contre, ils ne manqueront pas d’exaspérer les automobilistes et de compliquer la circulation dans Tunis. C’est une réponse par l’absurde à une attitude d’insoumission. Cela ne serait peut-être pas payant.
Les sabots jaunes seraient de retour. Déjà que la voiture d’enlèvement sévit, à tort et à travers, nous revoilà avec ce joujou épouvantable qui nous ferre notre monture pour des délais indéfinis. Les automobilistes récalcitrants se trouvent ainsi exposés à une censure.
La Capitale et les grandes villes de l’intérieur du pays ont fait dans le passé l’expérience, malheureuse, des sabots, en vain. Les automobilistes n’en ont pas été plus disciplinés. Et les municipalités n’ont pas été plus riches grâce à ces rentrées. Toutefois, les sabots ont contribué à encombrer la ville car le délai de libération des sabots est très long et la circulation ne s’en est pas pour autant améliorée.
Il n’y a pas assez de parking…
C’est une réalité amère. Les places de parking manquent dans nos cités. Les Tunisiens n’ont pas eu la chance d’avoir un transport public convenable et alors tous recourent à des solutions individuelles. La plupart doivent emprunter ou des motocyclettes ou leurs voitures. Les flux sont si importants que la circulation bouchonne à tous les moments du jour. Chaque instant de la journée est devenu une heure de pointe. Nos artères sont, partout, encombrées et engorgées. La faute est à nos urbanistes, nos architectes, aux promoteurs, aux services publics et, bien entendu, aux citoyens.
Les chaussées ne sont pas en état. Pas plus que les trottoirs. Piétons et automobilistes sont malheureux de circuler à Tunis parce que personne n’y trouve son confort.
Le manque de commodités s’étend donc aux abris de voitures et aux parkings. Il n’y en a pas assez. Ajouter que lorsqu’on construit un ensemble de parkings, on contribue à engorger davantage les rues, disent les spécialistes anglais, consultés par la municipalité de Tunis, il y a longtemps de cela.
En effet, quand les gens apprennent que de nouvelles capacités de parking sont disponibles, l’afflux de voitures supplémentaires est au multiple du nombre de places nouvelles mises en service. Evidemment le manque de places est la porte ouverte à toutes les incivilités. Les places réservées sont squattées par des intrus. Le marquage jaune n’est pas respecté et les marques alternées de rouge et blanc des bordures de trottoir, encore moins.
C’est également l’occasion d’un petit business pour des sans-emplois qui s’improvisent gardiens et qui disposent du territoire municipal à leur guise. Ne parlons pas des piétons qui se considèrent maîtres de la chaussée.
Dans l’un de ses films, Bourvil se croyait bien inspiré de demander à un passant indiscipliné “Et le trottoir c’est pour qui“, la réponse fut légendaire : “c’est pour ta s…“
Faire payer un droit d’entrée comme à Londres
Le cabinet londonien que nous avons évoqué a apporté des solutions radicales. Il a préconisé de taper fort. Des prix d’enlèvement et des tarifs de sabots dissuasifs. Et, ils le sont dans la City, notamment. Il reste que les sabots sont immédiatement déverrouillés, une fois le règlement acquitté. A Tunis, la “pick up“, qui assurait le déverrouillage, devait être contactée par radio et elle était toujours par monts et par vaux. Se faire pincer les roues dans les rues de la capitale, c’est la garantie de perdre ou la matinée ou l’après midi. Et quand les employés n’étaient pas d’aplomb et que l’on s’avisait d’y aller de manière frontale, ils reprenaient leur chemin et vous laissaient pantois.
L’autre solution préconisée par les experts londoniens était de faire acquitter des droits d’accès au centre ville pour un périmètre précis et là on a carte blanche pour se parquer comme on l’entend en attendant que la Capitale s’équipe en places de parking en adéquation avec les flux de voitures qui la sillonnent au quotidien.Les citoyens aiment être entendus de leur maire. Les Marseillais disent chaleureusement de Gaston Defferre, une figure emblématique de la ville phocéenne: Le cher “Gaston“ est à la fois notre père et notre maire.
A bon entendeur.