La Tunisie négocie, actuellement, avec le Japon, les Etats-Unis et la France, les possibilités d’avoir une garantie pour un nouvel emprunt obligataire en 2014. C’est ce qu’a déclaré aux médias, le week-end dernier, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, ajoutant que la Tunisie n’a plus intérêt à recourir à des crédits sans la garantie d’autres gouvernements, vu que le coût sera élevé.
M. Ayari, qui évoquait l’impact de l’abaissement de la notation de la Tunisie par l’agence Fitch Ratings, a estimé que cette dégradation de la note est due à la crise politique que connaît le pays actuellement, affirmant que la reprise du processus de transition et le respect de l’agenda politique ne manqueront pas d’avoir un impact positif sur cette notation.
Par ailleurs, il a rappelé que le taux d’endettement se situe, actuellement, à 47,5% du PIB et sera aux alentours de 48% du PIB en 2014, estimant qu’il «demeure soutenable».
En ce qui concerne l’inflation, M. Ayari a affirmé que son taux régresse progressivement, passant de 6,5% en mars dernier à 5,8% actuellement. «Elle pourra diminuer encore pour se situer, d’ici la fin de l’année, aux alentours de 5,2% et 5,3%».
S’agissant des réserves en devises, le gouverneur de la BCT a affirmé que la Tunisie dispose, actuellement, de 11 milliards de dinars en devises, ce qui couvre 104 jours d’importation. «Ces réserves demeurent acceptables, dans la mesure où le seuil de risque se situe au niveau de 90 jours d’importation, ce qui laisse au pays une marge de 14 jours». La BCT œuvrera à ce que les réserves en devises restent dans l’intervalle de 100 à 104 jours d’importation, durant cette conjoncture économique dont les difficultés sont exacerbées par une crise politique et les derniers évènements dans le domaine sécuritaire qui concernent, en premier lieu, le secteur touristique, a-t-il dit.
Le gouverneur de la BCT a, en outre, indiqué que la Tunisie recevra, bientôt, une enveloppe d’argent de la Suisse, dans le cadre de la récupération des fonds spoliés, sans pour autant en préciser le montant -qui n’est certainement pas important. Il a fait savoir qu’il s’agit de l’enveloppe récupérée dans le cadre de l’affaire des deux banques suisses sanctionnées par les autorités de leur pays pour avoir failli au contrôle de l’argent des proches de l’ancien régime tunisien.
Rappelons que lundi dernier, l’ambassadeur de Suisse à Tunis, Pierre Combernous, avait affirmé en marge d’une rencontre à l’Assemblée nationale constituante que les résultats des efforts consentis par son pays en matière de restitution des avoirs spoliés de la Tunisie seront visibles en 2014, à travers la révélation d’un certain nombre de comptes bancaires et la restitution de plusieurs sommes d’argent.