La Banque africaine de développement (BAD) est engagée de longue date dans l’agriculture et l’élevage au Sahel. L’agriculture sahélienne est essentiellement pluviale et extensive. Elle est fortement affectée par les aléas et variations climatiques. Seulement 5% des terres sont aménagés dans le Sahel en maitrise totale de l’eau. La majorité des exploitations sont familiales avec des tailles réduites (environ deux hectares). Ces petites exploitations qui fournissent plus de 90% des besoins alimentaires de la région, constituent la principale source de revenus de 70 à 80% de la population.
Devant ce contexte, la BAD a recentré ces dernières années son intervention dans le secteur sur la mobilisation systématique de l’eau, la gestion durable des ressources naturelles, le renforcement des capacités des institutions du secteur agricole, et l’amélioration de la production, de la productivité agricole et l’accès aux marchés, tout en favorisant la conservation de la base de ressources naturelles.
C’est ainsi que le BAD a mobilisé durant la dernière décade, un financement global d’environ 675 millions d’Unités de Compte (soit plus de 1 milliard de dollars) dans plusieurs projets et programmes au Sahel. Ce financement a permis la réalisation de près de 700 ouvrages hydro-agricoles; 30.000 ha de terres ont été aménagés en maîtrise totale des eaux, 67.000 ha de bas-fonds ont été valorisés, 95.000 ha de terres ont été récupérés et valorisés, plus de 4.000 km de pistes ont été réalisés et 6.500 forages et puits pastoraux ont été réalisés. Ces investissements ont profité directement à plus de 2 millions de paysans et éleveurs.
Dans les situations de crise alimentaire qu’avait connues récemment la région, la BAD a mobilisé des aides d’urgence pour faire face à certaines situations critiques, dernièrement au Tchad, au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie et au Mali, pour un montant cumulé de 4,7 millions de dollars.
Sur le plan de la mobilisation des financements additionnels, la BAD s’est aussi engagée avec le soutien du Fonds Global pour l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire (GAFSP) dans une série de programmes touchant en particulier les pays du Sahel, dont le Sénégal, la Gambie, le Mali et le Niger pour un montant total de 152 millions de dollars.
Ces programmes permettent de mobiliser des fonds significativement plus importants que ceux que la Banque peut apporter seule pour atteindre des résultats significatifs à l’échelle des pays.
Pour compléter ces actions, la BAD a entrepris de lancer en 2014, sous l’égide du Comité Permanent Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), un grand programme de renforcement de la résilience au Sahel pour un montant envisagé de 300 millions de dollars.
Ce programme est en cours de formulation et ses interventions seront orientées sur une série d’actions prioritaires intégrant: (i) le développement de l’hydraulique agricole et pastorale selon une gestion intégrée des ressources en eau, (ii) l’amélioration de la production et de la productivité agricole, (iii) la sécurisation des moyens d’existence et l’amélioration des protections sociales des groupes les plus vulnérables, (iv) l’amélioration de l’accès aux aliments et le renforcement de la nutrition, et (iv) la promotion de la gouvernance. Ces actions cibleront en premier lieu les populations les plus vulnérables notamment les petits producteurs, les éleveurs et agro–pasteurs et les pêcheurs artisanaux. Elles accorderont une attention spécifique aux femmes et aux enfants en bas âge.
Source : BAD