ésentation des résultats financiers du constructeur japonais, le 1er novembre 2013 à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo (Photo : Jiji Press) |
[05/11/2013 07:22:38] Tokyo (AFP) L’action Nissan a plongé de 10% mardi en clôture à la Bourse de Tokyo, à cause d’inquiétudes pour le constructeur d’automobiles japonais qui a sabré ses prévisions annuelles et dont la direction a été réorganisée par Carlos Ghosn.
Le titre du groupe dont le français Renault est le premier actionnaire a chuté de 10,40% pour terminer à 861 yens. Nissan a présenté des résultats financiers décevants vendredi et la Bourse de Tokyo est restée fermée trois jours en raison d’un week-end prolongé, aussi s’agissait-il mardi de la première séance depuis l’annonce du groupe.
“Nissan a dû abaisser ses prévisions malgré plusieurs facteurs positifs pour les constructeurs japonais, comme la dépréciation du yen, le rebond du marché américain et la meilleure tenue générale des groupes nippons en Chine”, a expliqué à l’AFP Tatsuya Mizuno, expert du secteur chez Mizuno Credit Advisory.
“Les changements apportés à la direction du groupe montrent que les conflits internes s’aggravent chez Nissan”, a ajouté M. Mizuno, qui évoque des difficultés notables du constructeur japonais dans les véhicules électriques, dont il a fait l’une de ses priorités mais qui ne se vendent pas autant qu’espéré, et sur les marchés émergents, dont la croissance a ralenti.
Vendredi, Nissan a abaissé de 15% sa prévision annuelle de bénéfice net, à 355 milliards de yens (2,73 milliards d’euros), de 20% celle du bénéfice d’exploitation, à 490 milliards de yens, et de 1,7% celle de chiffre d’affaires, à 10.190 milliards.
Le groupe pense ne vendre que 5,2 millions de véhicules pendant l’exercice comptable d’avril 2013 à mars 2014, au lieu de 5,3 millions, à cause de difficultés en Europe pires qu’évaluées au départ et de ventes très mitigées en Chine.
Son bénéfice net semestriel (avril à septembre 2013) a certes progressé de 6,8% à 189,8 milliards de yens (1,46 milliard d’euros), mais il s’agit surtout d’une conséquence d’impôts moins élevés car son bénéfice d’exploitation s’est légèrement replié.
Le PDG du groupe Carlos Ghosn, qui est aussi PDG de Renault, a annoncé dans la foulée la suppression du poste de numéro deux chez Nissan et une réorganisation de la direction, comme il l’avait fait chez le constructeur français il y a moins de trois mois.
Les fonctions exécutives de l’ex-numéro deux, Toshiyuki Shiga, ont été réparties entre trois autres hauts dirigeants du groupe.
Renault, qui possède 43,4% du capital de Nissan, a lui aussi subi sur le marché les répercussions de ces annonces: son action a chuté de 4,99% vendredi à la Bourse de Paris, avant de céder encore 0,13% lundi malgré l’annonce d’une progression de ses ventes en France.