exploration de gaz de schiste dans le village polonais de Grzebowilk, au centre du pays, le 27 avril 2011 (Photo : Janek Skarzynski) |
[05/11/2013 12:10:19] Kiev (AFP) L’Ukraine a signé mardi un accord, représentant selon le gouvernement un investissement de dix milliards de dollars, avec le producteur américain d’hydrocarbures Chevron pour extraire du gaz de schiste dans l’ouest du pays, a-t-on appris auprès de la présidence ukrainienne.
L’accord prévoit que Chevron lance des travaux d’exploration du gisement d’Oleski, dont la production pourrait atteindre 8 à 10 milliards de mètres cubes par an, pour des réserves gigantesques de 2.980 milliards de mètres cubes, selon Kiev.
L’ex-république soviétique cherche à développer de nouvelles sources d’approvisionnement de gaz pour réduire sa dépendance à la Russie, son principal fournisseur actuellement. Les deux pays voisins entretiennent des relations tendues depuis la chute de l’Union soviétique, qui se sont encore dégradées ces derniers mois alors que Kiev pourrait signer fin novembre un accord d’association avec l’Union européenne.
En janvier dernier, le gouvernement avait signé un accord avec le géant anglo-néerlandais Shell pour explorer le gisement d’Iouzovske, dans l’est, estimant également l’investissement à dix milliards de dollars, pour une production pouvant atteindre 10 à 20 milliards de mètres cubes par an.
Les experts sont cependant très prudents sur ces estimations et le potentiel réel des gisements de gaz de schiste en Europe de l’Est, plusieurs campagnes d’exploration s’étant soldées par des échecs.
La géologie des sols y est en effet moins favorable à la production qu’aux Etats-Unis.
Les projets se heurtent en outre à l’hostilité d’une partie de la population, inquiète des conséquences environnementales.
Des centaines de personnes avaient ainsi manifesté en octobre à Lviv, la principale ville de l’Ouest de l’Ukraine, pour protester contre le projet de Chevron.
L’accord avec le groupe américain intervient par ailleurs une semaine après un avertissement de Gazprom, qui accuse Kiev de ne pas avoir réglé une facture gazière de 882 millions de dollars.
Le groupe russe menace d’exiger désormais des paiements à l’avance, ce qui serait compliqué pour l’Ukraine, confrontée à d’importants déficits publics et en récession depuis plus d’un an.