La France persiste à croire à un déficit sous 3% en 2015

88dedddbbf310a69046c83f52d987a5a4f9f2f5b.jpg
érence de presse, le 5 novembre 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[05/11/2013 17:49:56] Paris (AFP) Le gouvernement français a assuré mardi que contrairement à ce que prévoit la Commission européenne, il ramènerait en 2015 le déficit public de la France sous 3% du Produit intérieur brut, quitte à économiser plus.

“Je réaffirme notre engagement à ramener notre déficit sous le seuil de 3% en 2015”, a dit le ministre de l’Economie Pierre Moscovici devant la presse, jugeant que Bruxelles “raisonnait à politique inchangée”, en ne prenant pas en compte les réductions de dépenses promises par Paris.

La Commission a estimé mardi que le déficit resterait largement au-dessus du seuil fatidique en 2015, pour atteindre 3,7%. La prévision officielle de Paris pour la même année est de 2,8%.

Le seuil maximal de 3% est défini par les traités européens. Paris a obtenu de Bruxelles un délai pour ramener son déficit public dans les clous, délai qui court jusqu’en 2015.

La Commission dira le 15 novembre si elle est satisfaite du projet de budget de la France pour 2014, dans le cadre d’un nouvel exercice qui l’autorise désormais à demander aux Etats de revoir leur budget en cas de dérapage anticipé du déficit public et de la dette.

Le ministre s’est dit “persuadé que, dans les prochaines semaines, nous allons trouver un terrain d’entente” avec Bruxelles, dont les calculs sont “conventionnels”, a-t-il estimé.

“Si nous maintenons le rythme d’économies que nous réalisons en 2014, nous serons dans l’objectif de 3% à l’horizon 2015”, a renchéri le ministre du Budget Bernard Cazeneuve, lors de la même conférence de presse.

Il a ajouté que ces économies annuelles seraient de “15 milliards au moins et, s’il est nécessaire de faire plus, nous le ferons”. Et assuré que toute réduction du déficit après 2014 se ferait en réduisant la dépense publique, sans plus augmenter les prélèvements.

M. Moscovici a aussi reconnu “un point de divergence” sur le chômage, plus élevé dans le scénario de Bruxelles que dans celui du gouvernement, lequel “maintient” sa promesse d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année.

La Commission au contraire prévoit que le taux de chômage en France va continuer à grimper, de 11,0% cette année à 11,2% l’an prochain puis 11,3% en 2015, à l’inverse de la tendance baissière attendue pour l’ensemble de l’Union européenne.

Selon M. Moscovici, la différence s’explique par le fait que “la Commission ne prend pas en compte les dispositifs de soutien à l’emploi” mis en place en France. “Nous n’avons pas la moindre honte à avoir de telles politiques de soutien”, a affirmé M. Moscovici.

Dubitatif face aux prévisions de déficit et de chômage de la Commission, M. Moscivici n’a toutefois rien trouvé à redire au scénario de croissance établi par Bruxelles pour la France, qui selon lui “partage (le) diagnostic” du gouvernement.

Plus précisément la Commission prévoit désormais une croissance de 0,2% pour la France cette année, contre une récession lors de ses prévisions de printemps (-0,1%), et contre +0,1% officiellement prévu par le gouvernement. Pour 2014 et 2015, elle anticipe une croissance de respectivement 0,9% et 1,7%, exactement conforme aux prévisions de Paris.