Mitsubishi Motors veut lever jusqu’à 1,6 milliard d’euros sur le marché

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érence de presse, le 6 novembre 2013 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

[06/11/2013 06:51:44] Tokyo (AFP) Le constructeur d’automobiles japonais Mitsubishi Motors annonce mercredi qu’il va émettre de nouvelles actions pour lever jusqu’à 210 milliards de yens (1,6 milliard d’euros) sur le marché, et compte augmenter de 30% ses ventes en volume en trois ans.

Ces annonces ont été faites dans le cadre d’un plan stratégique à moyen terme, présenté au lendemain de l’annonce d’une alliance possible avec le Français Renault et le Japonais Nissan, alors que Mitsubishi Motors coopère déjà avec le français PSA.

Mitsubishi Motors a expliqué dans un communiqué que les fonds levés lui permettraient, entre autres, de racheter des actions préférentielles détenues par d’autres groupes de la galaxie Mitsubishi (Mitsubishi UFJ Financial Group, Mitsubishi Heavy Industries et Mitsubishi Corporation).

Ces titres leur avaient été cédés il y a une dizaine d’années pour éviter une faillite de Mitsubishi Motors, constructeur alors fragilisé par un scandale de rappel massif de véhicules.

Cette opération pourrait permettre au constructeur d’enfin recommencer à redistribuer des dividendes à ses actionnaires, ce qu’il a cessé de faire depuis une quinzaine d’années.

Mitsubishi Motors a en outre détaillé sa stratégie pour les trois exercices comptables d’avril 2014 à mars 2017.

“Nous visons un volume de ventes de 1,43 million d’unités lors de l’exercice 2016-2017, soit une progression d’environ 30% par rapport aux prévisions pour l’exercice en cours 2013-2014”, a expliqué le constructeur dans un communiqué.

Il espère notamment élever dans le même laps de temps de 57% de l’ensemble des ventes unitaires à 63% la part de ses véhicules “stratégiques” que sont les 4×4 (SUV), les camionnettes et les véhicules multisegments.

En terme de marché, Mitsubishi Motors va viser en priorité les pays émergents d’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie et désormais aussi les Philippines), ainsi que la Chine et la Russie.

Le groupe s’est par ailleurs engagé à poursuivre son effort de développement des véhicules électriques, dont il est un des pionniers avec son i-MiEV, une citadine qu’il vend directement et a fournie aussi à Peugeot et Citroën pour vente sous leur propre marque.

“Nous voulons que les véhicules électriques et hybrides rechargeables sur secteur représentent 20% de notre production en 2020”, a souligné le groupe.

Trop petit pour se développer seul sur certains marchés, Mitsubishi Motors s’est associé entre autres avec les constructeurs français. Pas plus tard que mardi, il a jeté les bases d’un partenariat international avec l’alliance franco-nippone Renault-Nissan, qui pourrait conduire à la fabrication en commun de véhicules et à des partages de technologies.

Renault devrait dans un premier temps fournir deux types de berlines à trois volumes (tricorps) à Mitsubishi Motors, qui les vendra sous sa propre marque.

La coentreprise déjà existante entre Nissan et Mitsubishi Motors, appelée NMKV, développera en outre un petit véhicule à partir de leur plateforme commune dans les mini-automobiles, avec une version électrique.

Dans leur communiqué commun, les trois entreprises ont souligné toutefois qu’il n’était “pas question d’accord capitalistique”.

Avec PSA, outre la coopération dans les véhicules électriques, Mitsubishi Motors travaille aussi dans le segment des SUV et possède avec le français une usine commune en Russie. Les deux groupes avaient envisagé en 2010 de nouer une alliance capitalistique mais le projet avait tourné court.

Lors d’une conférence de presse, le PDG de Mitsubishi Motors a indiqué mercredi que le constructeur nippon envisageait de collaborer aussi avec PSA pour développer en commun des moteurs diesels.